Stars War

Depuis Cosmopolis, Cronenberg opte pour un style plus froid, plus cynique, plus riche aussi, et, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, vraiment passionnant. Il faut prendre du recul, se distancer du mauvais goût (ce qui est ancestral chez le cinéaste, de toutes façons) pour pouvoir apprécier toute la portée de ce film, satire grinçante et minimaliste d'Hollywood. D'une froideur chaotique, sévère, comme le précédent, Maps to the Stars est moins fascinant certes, moins marquant, moins cauchemardesque (même si le réalisateur fait tout pour que ce soit plus), mais il conserve néanmoins cette même passion de la névrose, du morbide, qu'il transmet au spectateur devant l'écran - le même contraste désagréable à chaud, mais intéressant en y réfléchissant bien, entre la beauté (magnifique générique) et l'immonde, cette même psychanalyse chirurgicale quasi-freudienne amère. Cronenberg lance une croisade incendiaire et terriblement efficace contre un univers qu'il a toujours rejeté, et on n'a pas fini d'analyser avec jubilation chacun de ces minables portraits établis pris au piège (si on excepte le tout aussi intéressant Robert Pattison, le seul à observer de l'extérieur et avec une acerbe ironie ce désolant spectacle de prostitution pour la célébrité) dans cette oeuvre au premier abord superficielle, à l'instar de l'objet de cette féroce satire. Qu'il continue comme ça.