La longue tristesse infinie de la solitude qui n'en finit pas comme ce titre...

Impressions à chaud... visionnage tout juste fini.

Certaines œuvres, vous les regardez, vous êtes émus, vous êtes touchés, vous êtes humains. Et ça c'est important, la vulnérabilité, la capacité à se laisser toucher. J'aime avoir des frissons, les yeux larmoyants, l'émotion... c'est important et cela vient quand on l'invite et la laisse rentrer mais... pas toujours.

Alerte pas spoiler, je n'ai quasiment pas été ému durant toute la totalité de ces 2 heures malgré mon extrême réceptivité. Pourtant j'ai été bienveillant jusqu'à la moitié du film où cette bienveillance s'est malheureusement transformée en déception.

Commençons par les points positifs:
L'animation est bonne, et l'univers est beau et chatoyant. La première partie est bien réussie, le rythme est extrêmement bien maîtrisé. Ni trop long, ni trop rapide, on enchaîne les actions d'une manière agréable. Donc mis à part cela, sans verser dans la mauvaise foi, pour moi, il ne reste plus grand chose à manger.

Les points négatifs par ordre de dépréciation

1) L'ambiance triste et mélancolique et le rythme qui deviennent louuuuuuuuuurrrds. Il y a plusieurs genre de personnes en ce monde, ceux pour qui la vie est un grand moment de tristesse saupoudré de moments de bonheur. Ceux qui pensent que la vie est un grand moment de bonheur saupoudré de tristesse... Le bonheur, la tristesse, l'un amplifie l'autre et quand on décide de ne montrer qu'une facette encore et encore, et encore, et encore, et encore... Ce qui arrive, c'est que la tristesse n'a plus de place pour elle même. Immunisé. Quand arrive le moment où tu dois être triste, tu ne peux plus car tu as déjà dépassé la limite de tristesse autorisée qui arrive vite. Alors il ne te reste plus que l'indifférence et la lassitude. Tu ne peux pas aimer des gens, c'est trop triste... Tu vas te blesser. Tu n'es pas assez forte pour élever un enfant, c'est trop triste, tu vas te briser. Tu ne peux pas protéger tes proches, c'est trop triste... Tu vas être triste... Ne sois pas trop triste, tu pourrais risquer d'être triste. Et n'oubliez pas la musique! Pas de musique joyeuses, comme ça c'est sur, le public comprend qu'il doit être triste, le tout avec lenteur, je vous prie.

2) Les personnages
Bon, il n'y a au final qu'un personnage que j'ai apprécié... malheureusement ce personnage a un temps d'apparition très limité de 2 minutes sur 2H. Que dire du reste? L'héroïne est un personnage perdu qui se balade toute sa vie. Elle n'a aucune certitude. Elle n'évolue pas vraiment et veut être maman du début de la première minute à la dernière minute parce qu'elle est seule et qu'hormis cela, son existence en elle même n'a aucun sens, vu qu'elle n'a jamais pris le temps de se poser des questions qui touchent à autres choses que "maman". Donc elle n'existe qu'au travers son enfant. Elle n'a pas de caractère, ni de comportement, elle est seulement une tentative de relation maternelle.
Parlons du fils... Le fils ne sert à rien... Il est le fils de sa mère ... mais encore? Il ne fait partie que de l'instance relationnelle de l'histoire. Il ne change rien au contexte politique, il n'apporte aucune action réellement concrète. Il est totalement transparent sur tous les plans et ne prend de son importance que de par le personnage de sa mère. Son indépendantisme ne sert toujours qu'à amplifier ce lien et toujours au nom bien entendu de la tristesse.

D'ailleurs concernant le genre des personnages... Il existe une société matriarcale qui vit paisiblement reclus dans le royaume, les femmes tissent et les hommes cueillent, c'est beau la vie. Il existe aussi une société patriarcale royaliste où les soldats boivent de l'alcool et kidnappent les femmes immortelles à dos de dragons... Les personnages "forts" masculins sont irritants, pourquoi cette représentation spécifiquement masculine ? Pourquoi insister sur leur manque d'empathie, leur égoïsme ? Pourquoi n'y t-il pas d'antagonistes femmes? Pourquoi n'y a t-il strictement aucun "père" dans cette histoire... Papa ou t'es? bon ok, je pars loin et je digresse, le thème de l'anime c'est "maman"... et l'amour paternel, on s'en fiche ? Ok, soit.

3) La vision relationnelle et le contexte
Maquia c'est un contexte politique de guerre, c'est une relation entre une mère et son fils et une réflexion sur ce qu'il implique d'être immortel. Dans l'idée c'est bien, dans les faits c'est autre chose.
Le contexte de guerre est classique, rien de transcendant. Par contre problématique plus intéressante, je l'avoue, être parent, c'est compliqué, on n'apprend pas à être parent, on le devient. La projection qu'on en retient. Il y a deux enfants (qui grandissent) importants, un qui est élevé et recueilli par une jeune maman (Maquia) qui est elle même une enfant recueillie par une maman (Mido)... L'autre enfant (la princesse "hybride") n'est élevé par personne, délaissée par son père qui bien évidemment n'en a que faire de sa fille. Pourquoi est ce que papa guerrier commandant de l'armée devrait s'occuper de sa fille ? Et bien sur, empêchons sans raisons valables maman de s'occuper de sa fille aussi pour le drama. Et voilà que les minutes passent et que ... Cette distance qui s'installe avec le spectateur,

La représentation qui est dépeinte de l'enfant? Un enfant c'est l'expression de l'amour des parents, c'est l'union de deux personnes qui s'aiment. Et ben non, poubelle, Ici totalement occulté, à peine suggéré, pouf, je suis papa (vous comprendrez en regardant la fin). Et je veux bien concevoir qu'effectivement être une mère c'est plus qu'une histoire de sang. D'accord, mais quand une maman qui est obsédée par sa fille biologique dit "Je t'ai toujours cherchée" puis "tu peux m'oublier, vive la vie yahou." après 5 secondes (moment wtf incompréhensible du film...). Je ne sais plus trop quoi penser de cette histoire là. Oui, les liens des épreuves traversées avec son fils adoptif sont plus fort que le vide relationnel d'un fils biologique. Mais montrez le nous !! Sautez pas dans le vide comme ça tête la première, trop brusque, trop abrupte, sans parler de Leila qui devient incohérente et tente de "voler" pour je ne sais quelle raison ... je ne sais plus où donner de la tête... et des dragons qui sont malades... et des histoires de roouleau-papiers squalala...et des cheveux qui changent de couleur, oui, oui, j'ai compris des métaphores à tout va, etc, enfin... voilà.

On arrive plus ou moins à entrevoir le tableau dans sa globalité mais j'ai cette impression générale d'emmêlement de pinceaux et les couleurs d'ambiances chaudes font que maquia même avec un peu de maquia llage, ben ça passe pas pour moi et est potentiellement gâché, dommage :/

En conclusion, pas réussi à m'attacher aux persos, trop long et trop triste dans le rythme. Et pas été touché suffisamment par le lien qui unissait la mère et l'enfant... 3h00 du mat Fatigué, bonne nuit