Mamma Mia
Un film de fantasy à la thématique singulière pour le genre, le côté épique habituel passe au second plan afin de s'attarder sur l'envers du décor à travers des thématiques ordinairement délaissées...
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le 4 nov. 2019
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Lors de mon rattrapage de noel des films d'animation japonais sortis récemment, lors de mes critiques j'avais évoquer la recherche des successeurs de Miyazaki : j'ai parlé de Mamoru Osoda (le spirituel), de Makoto Shinkai (le formel), d'Onebayashi (le forceur) mais si son successeur était.... Mari Okada.
Je suis d'autant plus étonnée que celle-ci est plus connue pour son travail de scénariste et les gens en ressortaient avec des avis mitigés sur le côté larmoyant de ses séries (Anohana, par exemple.) Du coup, après avoir vu quelques extraits, je m'attendais à un mélodrame sur une jeune fille qui adopte un garçon, le tout dans un monde vaguement héroïc fantaisiste.
Et certes, c'est ça, mais c'est puissance 50 : C'est pas un petit drama, c'est carrément une saga racontant comment un être immortel, Maquia, une lorph a vu son peuple être génocidé, le destin de quelques autres lorphs, et le rapport entre Maquia et Ariel le bébé qu'elle a adoptée suite à la mort de sa mère. Et comment dans un monde où les lorphs sont pourchassés (et qu'il leur arrive des trucs qui sont sous-entendus et qui ont l'air grave dégueux) Maquia adopte un enfant tout en sachant qu'elle a une espérance de vie de plus de 400 ans.
Et c'est plutôt bien raconté, avec certes des poncifs (le film est un mélo et la musique de Kenji Kawai appuie bien les moments où il faut pleurer) mais ça prend son sujet au sérieux : on est au côté de Maquia et de ce qu'elle traverse aussi bien lorsqu'elle doit élever un bébé malgré son jeune age, leur errance, le fait qu'Ariel soit ado (la partie un peu insupportable du film) puis adulte et le fait que physiquement elle ne bouge pas d'un pouce. Alors certes il y a un poil de "cringe" avec des moments où il est vaguement sous-entendu qu'Ariel est jaloux de sa jolie maman, mais ça évite de tomber dedans. Bon, on évite de penser qu'il épouse une fille qui est le portrait de sa mère.
Alors, oui, il y a des longueurs, des moments où je suis allé à la cuisine faire de la tisane et il s'était pas passé grand chose à mon retour. Et y a des moments où Ariel est un peu insupportables. A l'inverse il y a un ou deux trucs qui manquent :
J'avais absolument pas compris que la copine d'Ariel était celle qui le bolossait gamin, d'autant plus que lui et Maquia ont beaucoup bougés durant leur périple. Pour le coup un peu plus d'explications dans les dialogues n'aurait pas été de trop
L'autre point apporté, c'est le lore qui est parfait : c'est ni trop peu (façon Narnia : C'est un monde magique dans lequel y a toutes les créatures magiques, t'en fait ce que tu veux) ni trop développé (à la façon d'un MJ de jeux de rôle qui te bassinerais avec tout un tas de personnages, de religions et de royaumes annexes.) Tu sais qu'il existe quelques royaumes, tu connais leurs noms, leurs position politique, tu comprends la spécificités des lorphs, la raison de pourquoi ils ont été pourchassés. Ça te fait une base qui a l'air d'être plus construite que ce que montre le film dans la bible de l'auteur mais qui ne montre que ce qu'il faut pour comprendre l'intrigue, ce qui rend l'univers crédible. Il n'y a que la raison ....
Du déclin des dragons.... pardon des Renatos et la maladie des yeux rouges n'est pas expliqué noir sur blanc. Et ça ne me gène pas tant que ça : on sent qu'ils sont liés aux lorphs et que ça les a décimés.
La construction des personnages secondaires est chouette : mention spéciale au personnage d'Izol qui est ce type loyal qui s'est retrouvé par erreur dans le mauvais côté de l'Histoire et dont le film nous montre par petite touche, qu'il n'est pas impassible dans ce qu'il se passe.
Niveau animation, y a pas a dire c'est superbe. Alors graphiquement certains personnages ressemblent effectivement à du Miyazaki période Nausicaa, et il y a des décors à se damner. Surtout que ceux-ci ont grave de l'originalité dans la construction des maisons ou dans cette ville minière avec une roue énorme qui tourne au loin. Bon, le tout baigne dans un univers héroic-fantasy-steampunk flou façon Final Fantasy qui assume son statut.
Voilà, j'ai beaucoup aimé, l'histoire s'investi bien dans ce qu'elle veut raconter et offre un univers travaillé autour, que ce soit au niveau de l'image que de la construction de l'univers et des personnages secondaires. C'est du bon boulot.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Des pré-ados pourquoi pas.
Possibilité de remake/suite : Une histoire différente dans le même univers serait chouette.
Le détail qui m'agace : Le film ne s'épargne pas certains clichés, notamment celui de la dispute puis de la réconciliation sous la pluie. Alors qu'Ariel est torse nu. Rentre-à-la-maison tu vas attraper la crève.
Suis-je le seul ? A m'être demandé si les Hobiol comportaient pas des blagues aussi, comme celle de la grosse mite.
Créée
le 24 déc. 2020
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