Lorsque l'on souhaite réaliser un film portant sur la mythologie germanique et nordique, il n'est de pays plus approprié que l'Allemagne pour mener un tel projet à bien. Mara et le démon de feu est un petit film allemand qui parle des susnommées légendes.
Dans un cadre de Low Fantasy avec fond, naturellement, de Fantasy Mythique, nous suivons les aventures d'une jeune fille qui possède de drôle de vision portant sur le Ragnarök. Aidée par un professeur d'université en légendes germaniques, elle va tenter de comprendre ce qui lui arrive, même si cela lui demande de rencontrer le panthéon nordique.
No spoil, comme d'habitude.
Mara et le démon de feu. Ce film fait partie de la longue liste des créations cinématographiques à - sûrement - petit budget, néanmoins, force est de constater que ce film possède quelques qualités bienvenues. L'histoire en elle même si nous n'avons pas en tête toutes les créations à la Percy Jackson et autre est plutôt intéressante mais le véritable problème, comme souvent, ne vient pas du fond, mais de la forme qu'utilise le film pour nous transmettre son histoire.
D'un côté, nous pouvons être agréablement surpris des informations délivrées sur les légendes, personnages et événements de la mythologie germanique ; sur ce point, c'est un véritable régal (en même temps, c'est un film allemand sur des légendes allemandes) ; d'un autre côté, nous pouvons demeurer perplexe quant à l'histoire qui emploie ces mythes : elle semble un peu brouillonne. On (re)découvre le "cliché" de l'étudiant (ici, étudiante) mal dans sa peau parce que sa famille est bizarre car elle est différente en tous points des autres familles, parce que les autres étudiants de sa faculté sont de vrais enfoirés, ... De ce point de vue là, rien de nouveau sous le soleil. Et à chaque élément présenté, censé faire avancer l'histoire, on peut sentir comme un malaise, une hésitation, quelque chose en tout cas qui nous bloque - spectateur - dans l'immersion totale du film. Et peu fier de cette difficulté de présentation, on tombe rapidement (et pour plusieurs scènes) dans une sorte d'ennui, attendant désespérément que quelque chose vienne booster l'action du film. De plus, il faut avouer que la voix off, même si elle ajoute un petit quelque chose au film est légèrement trop présente, ce qui casse aisément l'ambiance que tente de planter le film. Après, l'histoire se veut bon enfant et mignonne ; ça n'excuse pas tout certes mais cela peut donner des éléments de réponse. Mention spéciale toutefois à la comparaison entre les légendes nordiques à proprement parler et l'opéra de Richard Wagner sur L'Anneau du Nibelung ; du génie pour les fans de mythologie !
Les personnages sont pas mal, voire dans certains cas vraiment étranges (la mère de l'héroïne par exemple ; mais le film joue là-dessus). L'héroïne, si elle possède un joli minois, est tout de même un peu versatile sur les bords cependant, sa relation avec les événements auxquels elle fait face sont on ne peut plus réalistes et cela fait chaud au cœur de voir que certains films parviennent à nous faire ressentir le poids du fardeau que l'on a pas voulu. De plus, la relation héroïne-professeur est une relation intéressante et plutôt émouvante ; bien plus à mon sens que la relation mère-fille présentée ; qui apportera nombreuses scènes cocasses et qui peuvent nous faire gentiment sourire.
Pour ce qui retourne des personnages nordiques, à part Loki, on ne voit pas grand monde passer devant l'écran mais le peu présenté est bien présenté.
On pourra néanmoins s'étonner de la réaction de plusieurs personnages tant elles sont complétement inappropriées, stupides ou peu vraisemblables.
Les effets spéOh mon dieu ! Avec les quelques réactions étranges des personnages, les effets spéciaux demeurent le problème majeur de ce film : ils sont absolument aléatoire et dans la plupart des cas, ils sont plutôt moches. Pour commencer, les créatures du folklore nordique sont... moches malgré des idées intéressantes. Les sortilèges sont sûrement ce que les effets spéciaux arrivent le mieux à faire même si l'effet employé pour les visions, aussi intéressant soit-il, demeure tout de même limite. Pour les paysages du monde des Dieux, on oscille entre des effets vraiment moyens et d'autres plutôt bien réalisés. En gros, le film possède des effets spéciaux très mitigés.
Les combats sont convenables, sans plus.
Les paysages sont, à ma foi, fort jolis ; pour ceux n'impliquant pas la ville de Munich.
Les musiques sont, pour un film de cette envergure, plus mignonnes sans être de véritables chefs d’œuvre.
Mara et le démon de feu est donc un petit film, sans grande prétention qui parvient néanmoins à se mettre des bâtons dans les roues avec de nombreux éléments dont il aurait bien pu s'en passer. Le caractère bon enfant et adolescent demeure très présent, ce qui peut vite lasser les spectateurs plus âgés mais l'utilisation précise et grandiose de la mythologie nordique peut permettre à certains adultes de rester attentif jusqu'au bout. En somme, une petit histoire intéressante pour passer le temps, ou pour le perdre suivant notre seuil de tolérance.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !