Coq en pâte ? Non au vin !

Ni le titre, ni l'affiche, ni le trombinoscope de celle-ci ne m'avaient incité à voir ce film qui végétait au frigo de mes enregistrements en attente de vision...

Bien que tout ça m'évoquait un autre Marcello : "Marcelino pan y vino" qui tout jeune, m'avait beaucoup ému au bord des larmes !

TV5 Monde avait programmé ce Marcello juste après "l'aveu de Costa Gravas"... et avait fait fort ce soir-là... Quelle soirée-cinéma !

Quand on regarde ce film "à l'aveugle", ça commence plutôt bien : on se croirait en Italie, au bord de la mer, et dans un petit port de pêche...

D'ailleurs tout est pétillant dans ce film... suisse !

C'est le troisième long-métrage de Denis Rabaglia (italo-suisse) dont on croirait que toutes les bonnes fées du cinéma se sont penchées sur son oeuvre de 2008...

Le scénario est aux petits oignons, surprenant et varié, aventureux comme tout !

Enfants, ados et leurs parents ne pas s'abstenir : c'est rare !

Un ado tombe amoureux d'une jolie jeune fille, et la coutume du village veut que ceux dont c'est le cas, doivent faire un cadeau au père de la belle espérer pour emporter son coeur (et le reste) ... Ce n'est pas à moi en tant que père, que ça serait arrivé, ça ! Mais passons,, je ne suis pas né sur l'ile d' Amatrello...

Ne cherchez pas : elle est fictive. On ne sait d'ailleurs pas grand chose de cette réalisation.

Mais la coutume n'est pas sans risques que je vous laisse découvrir, mais dont un coq sera l'innocente victime ! Alléluia, je n'aime pas non plus ces sales bêtes qui réveillent tout le monde le matin ! D'ailleurs, vous connaissez le comble pour une poule ? (C'est de Darroussin et je donne la réponse sur simple demande)

C'est gai, bon enfant, sans risque de stress, la réalisation est alerte, et ça sent l'Italie à pleins poumons...

On ne s'ennuie pas une seule seconde et ces histoires d'ados sont un bain de jouvence, d'autant qu'une sorte de chasse aux trésors oblige Marcello à fréquenter de plus âgés dont la vie n'aura pas été un long fleuve tranquille. L'adage ne veut-il pas que l'on convoite toujours ce que l'on n'a pas au-lieu de profiter de ce qu'on a acquis. Telle est la morale de cette histoire

Le casting, peuplé d'acteurs inconnus, est une petite merveille... On lui doit toute cette spontanéité chaleureuse...

Le générique indique d'ailleurs que Marcello et sa bande ont été choisis parmi 1200 napolitains, qui souhaitons-le pour leurs poules, n'ont pas dû apporter chacun un coq...

Mais la musique n'est pas en reste ! La qualité des enregistrements, des prises de sons, est un délice musical ! Là encore, en scrutant le générique, on s'aperçoit que les ingénieurs, orchestres et artistes ont été nombreux à se pencher sur la qualité de la bande-son.

J'écoute mes films avec une plateforme sonore Bose qui fortifie les basses chétives des haut-parleurs rachitiques de ma télé, et c'est un pur régal !

On parle rarement du son d'un film qu'on croit annexe et pourtant, quel précieux écrin : Rabaglia a-t-il voulu se faire plaisir ? En tout cas rien n'est fait à peu-près : admirable, étonnant avec si peu d'expérience...

Un enchantement pourtant passé inaperçu dans notre hexagone ? Je n'ai pas trouvé trace de distribution dans nos salles françaises, mais on ne sera pas surpris de voir les suisses se garder de telles pépites dans leurs coffres-forts.

Dommage, aucun autre film du réalisateur n'est venu nous confirmer son talent, sinon un autre en 2018, resté inconnu sous nos cieux....

TV Monde le 12.04.2021