Vendeuses de vent
Une comédie romantique qui ne manque pas d'allure. Primo, parce que le fonds social y est primordial, les agences de publicité, vendeuses de vent, y sont joliment épinglées. Deuzio, parce que Clark...
le 5 sept. 2019
Jack Conway m'intrigue de plus en plus.
Après la belle imprudente très frais et attachent, voilà une comédie romantique/dramatique assez réussie dont la particularité est d'égratigner un certain nombre de valeurs américaines.
Clark Gable est ainsi un séducteur qui n'hésite pas à utiliser des hôtels pour des rendez-vous d'un soir avec des femmes ou qui n'hésite pas à faire chanter ignoblement ses meilleurs amis pour obtenir ce qu'il souhaite... Malgré le charisme du personnage et son défi de l'autorité et d'une normalité triste, il faut avouer que le personnage n'est pas toujours sympathique ou reluisant. C'est donc un caractère trouble, ambigu qu'on apprécie immédiatement avant de le trouver de plus en plus sombre dans un arrivisme des plus cynique.
C'est la grande qualité du récit et on sent Gable pleinement à l'aise dans ce genre de rôle.
Ce personnage et le milieu dans lequel il évolue est l'occasion de dresser une étonnante satire de la société de consommation américaine, du moins du point du marketing avec ses publicités lénifiantes, racoleuses et abrutissantes. La description faite de l'industriel qui se plait à humilier ses employés ou imposer des rituels d'un autre siècle est également assez sévère.
Cette vision acerbe (mais pas trop quand même) de la publicité n'en fait pas le 99f des années 40 mais ça fait tout de même plaisir de voir un contenu légèrement subversif pointant du doigt un certain modèle américain... y compris dans son happy end qui se permet tout de même de faire l'éloge d'une vie modeste, démontrant que la sacro-sainte réussite de l'american way of life n'en mérite pas la chandelle.
Pour le reste, le casting est donc des plus complets : Clark Gable, Deborah Kerr, Sydney Greenstreet, Adolphe Menjou et Ava Gardner.
Quand à la réalisation de Conway, elle n'a rien de honteuse. Elle manque parfois de punch et de concision mais elle sait être également très précise (les scènes de réunions sont très bien découpées) et parfois nerveuse (l'introduction est parfaitement huilée).
Assez fluide dans l'ensemble.
Plutôt une bonne surprise qui me donne donc envie de faire plus ample connaissance avec lui.
Créée
le 26 févr. 2022
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