Mardock Scramble : The First Compression
6.6
Mardock Scramble : The First Compression

Long-métrage d'animation de Susumu Kudo et Tow Ubukata (2010)

Principal défaut : la durée. Moins de une heure dix pour cette première partie. C'est très faible quand on découvre le potentiel de cet essai. Potentiel modeste, car il ne révolutionne rien de son art (les dessins sont plutôt corrects, seuls les designs apportent une touche d'originalité véritable. Citée urbaine multicolore aux autoroutes verts fluo aériens, ordinateur métamorphes, arrières plans léchés... Mais c'est surtout la personnalité de ses protagonistes qui fait passer le film à un autre niveau. C'est quand on commence à connaître l'histoire de notre protagoniste et qu'on obtient quelques détails sur les méchants de service qu'on comprend l'interdiction aux moins de 16 ans portée sur la jaquette (ah, j'avais oublié de le préciser ?). Sans surenchérir dans les détails scabreux, disons que nous tenons là un joli personnage brisée, qui vit son métier à la fois comme une humiliation salvatrice et un assouvissement de ses désirs, après le drame qua vécu sa famille, au centre duquel elle était placée. La perspective d'une nouvelle chance, ici matérialisée par sa mort organique et son retour parmi les vivants, laisse d'abord dans l'incertitude au vu des séquelles psychologiques à affronter, suivies par les sbires réels, prenant pour prétexte l'illégalité de l'existance de notre héroïne pour mettre hors d'état de nuire son témoignage. D'abord par des voies légales (son procès, petite étape intéressante du film), puis par le bon vieux recours à la force, on n'est jamais mieux servi que par son calibre. Parcours classiques, mais les excentricités vicieuses de notre groupe de tueurs (qui collectionnent les trophés, en en faisant des usages plus ou moins déviants) et la sincérité du portrait féminin (avec la légère touche de trash qu'il faut pour lui donner de l'authenticité), assurent un bon fond de commerce. A celà, le film rajoute quelques atouts charme faciles, on retiendra essentiellement, en plus de ses jolis décors, une violence décomplexée dans les passages à l'action (assez rares quand même, on vous l'avoue avec dépit), et surtout son ordinateur métamorphe trop mimi ! Il prend essentiellement l'apparence d'une souris, se révèle être un compagnon aussi fidèle qu'efficace, maniant aussi bien la transformation en arme qu'en combinaison moulante dernier cri, en passant par le bijoux discret ou le bracelet d'auto-défense. Et en plus, il fait téléphone et gps... Bref, l'I-Phone 5G n'a qu'à bien se tenir, la relève japonaise est en route (et reviendra ce temps béni où ils étaient leader dans la micro-informatique et la production de qualité au rang mondial !). Question consistence, on est d'accord qu'on aura vu un peu mieux. Mais pour le sérieux de son ambiance et un certain travail des formes, le petit Scramble mérite qu'on lui accorde une petite chance.
Voracinéphile
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le 1 nov. 2014

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