Comment une petite dame discrète et plutôt réservée, en apparence, a commis une fiction aussi incendiaire que La servante écarlate. Ça méritait bien un documentaire. J'étais curieuse de voir la femme derrière le brûlot. Je m'attendais à une écrivaine enragée, aux dents longues, un peu pétroleuse, et j'en ai été pour mes frais. Rien de provocateur, en surface, chez Margaret Atwood, étudiante en littérature presque effacée, quoiqu'aux convictions bien ancrées. Mais cette force intérieure qui pousse à s'engager dans une œuvre militante, au long cours, avec tranquillité et persistance. Aujourd'hui, elle est assez âgée, mais n'a rien perdu de son enthousiasme de voyageuse et d'observatrice. Le documentaire saisit même quelques moments touchants avec son vieux mari frappé par la maladie. Bref, une rencontre assez frappante, même si le documentaire ne brille pas par son originalité. Il donne malgré tout l'envie de se plonger dans l’œuvre de cette écrivaine nimbée de mystère et à l'intelligence palpable.