NB : Le film aurait pu également s'appeler "One night at Lehman Brothers".
Non content de réunir un cast absolument fabuleux pour son tout premier film, Chandor réussit à nous plonger de façon magistrale dans les entrailles d'une banque d'investissement (toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite) durant 36 heures annonçant une crise financière sans précédent.
Et la plongée s'effecture si brutalement qu'on n'a même pas le temps de prendre masque et tuba, tout s'effectue en apnée durant la nuit blanche en forme de cauchemar que subissent les principaux protagonistes. On est embarqué avec eux.
Ce qui frappe le plus dans Margin Call, c'est qu'il est criant de vérité. On est loin de Wall Street et des requins bling bling en mode Gordon Gekko qui font voler les billets de 100$. Margin Call montre la finance de marché de façon concrète et humaine. Les patrons qui ne savent pas ce que font leurs N-1, les cravates bien serrées, les PC allumés nuit et jour et les centaines de milliers de dollars -invisibles- qui sont manipulés en quelques secondes, comme toi tu clic pour mettre ton 7 au dernier film que tu viens de voir.
Historiquement, il permet aussi de passer de l'autre côté du miroir, de se rendre un peu plus compte de ce qu'est la finance de marché et son fonctionnement, ses coulisses, sa hiérarchie, ses décisions et leurs conséquences.
Chapeau Monsieur Chandor, vivement le prochain.