Je ne suis pas un économiste, je ne suis pas un gros matheux, même si je m'en suis toujours plutôt bien sorti (avant de me diriger en filière L au lycée), je ne suis pas l'évolution de la bourse et à vrai dire, tout cet univers me laisse assez indifférent parce que très souvent, je n'y comprend absolument rien.


Mais voilà, Margin Call est de ces films qui arrivent à traiter d'un sujet complexe avec une finesse incroyable, simplifiant la chose à son maximum pour être accessible au plus idiot des spectateurs, et qui surtout, arrive à rendre son sujet foutrement passionnant.


Nous sommes donc à l'aube du crack boursier, la crise des subprimes. Une firme américaine multi-nationale fait face à d'innombrables licenciements suite à une baisse drastique des profits. Point de chiffres ou de justifications compliquées, Margin Call va droit au but. Dans le lots de licenciés, un homme travaillait sur des résultats de la firme, et découvre qu'ils vont faire face à une dette à payer bien plus grosse que le patrimoine de la firme elle-même.


Le temps d'une nuit, on va suivre tout les acteurs importants de cette entreprises qui tentent de désamorcer cette bombe imminente. Le choix fût donc décidé de vendre les actions de la firme avant qu'on découvre qu'elles ne valent plus rien. La supercherie est révélée bien trop tard le lendemain, même si l'entreprise survivra, ses actions auront des conséquences terribles sur l'économie mondiale.


Voilà, c'est ce que j'ai compris, j'ai l'impression de réciter un cours d'économie et par la même occasion, de spoiler le film, mais en même temps, il ne fait que soulever le voile sur les décisions prises dans l'entreprise.


Nan, le véritable intérêt de Margin Call, c'est de voir comment une bande de riches réussissent à se sortir d'une situation extrême, conscients que leurs décisions vont avoir pour conséquence une crise économique.


Or, dans cette entreprises, même si certains n'ont aucun état d'âme et se fichent éperdument des gens qui souffriront de cette crise, d'autres font preuve de beaucoup plus d'humanité. Reste encore à savoir qui, et c'est sur ce point précisément, que Margin Call frappe fort. Il est toujours très difficile de savoir qui adhérera à la décision prise par la firme, sachant que la moindre personne pourrait faire tomber toute la stratégie. Et bordel de merde, ce film rappel merveilleusement bien que l'homme est une grosse crapule prêt à tout pour garder sa place parmi les plus puissants du monde.


Chaque personnage, et je dis bien, chaque personne est ambiguë, complexe, imprévisible. De l'incertitude de Kevin Spacey plus dévasté par la tumeur de son chien que par le destin de son poste, de la neutralité de Zachary Quinto dont il est très difficile de connaître son avis sur la situation, de la fragilité de Penn Bagdley qui stress à l'idée de perdre son job, ou la froideur de Jeremy Irons et Simon Baker, juste, tous ont quelque chose à cacher, et chaque acteur est absolument parfait dans son rôle.


Margin Call, en plus d'être un film foutrement subtil, rassemble une panoplie d'acteurs tous plus talentueux les uns que les autres. La mise en scène est incroyable, filmant un Wall Street de nuit juste magnifique et tentant tout un tas de choses avec les focales. Enfin merde quoi, Margin Call, c'est un film qui prend aux tripes, qui est foutrement bon, plein de renseignements intéressants. Margin Call, c'est juste un putain de bon film comme on en fait rarement et qui mérite clairement le détour pour toutes les raisons que j'ai cité. Bref, un chef d’œuvre.

James-Betaman

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