Il faut faire abstraction de la réalisation, austère presque soporifique, alternant vidéos d'archives personnelles et témoignages de proches sur fond noir, pour se laisser emporter imperceptiblement par l'histoire d'amour peu commune entre Marianne Ihlen et Leonard Cohen. Le fil de rouge de ce documentaire, c'est Marianne la muse, qui réapparait inlassablement pendant des décennies. Mais cette histoire, c'est aussi le prétexte idéal pour nous parler de Leonard Cohen, de sa sensibilité exacerbée qui moi me touche beaucoup, de sa vision de l'art et des chapitres angoissés de son existence...
Marianne & Leonard ne tombe pas dans le romantisme de comptoir, Marianne attendra longtemps et vainement Leonard (grand coureur comme l'exige son statut de poète rockeur), et refera sa vie en Norvège, abimée par ce rôle de muse sans reconnaissance. Elle mourra d'une leucémie (comme Leonard), trois mois avant lui, et le documentaire ferme ses portes sur une scène poignante où un ami lit à Marianne mourante le mot que lui transmet son amant poète : « Ma très chère Marianne, je suis juste derrière toi – assez proche pour te prendre la main. »

aaiiaao
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le 18 juil. 2019

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