PAS UNE CRITIQUE juste copie article du Monde
Lien documentaire Arte sur YouTube disponible jusqu'au 14 janvier 2022
https://www.youtube.com/watch?v=eMSGbPO9H_w
COMMENTAIRE ARTE paru sur la page YouTube du documentaire :
Disponible jusqu'au 14/01/2022
Dévoilant les arcanes d’un procès truqué, cette ambitieuse fiction historique livre la chronique rigoureusement documentée des derniers jours de Marie-Antoinette et du basculement de la Révolution dans la Terreur.
21 janvier 1793. Louis XVI est guillotiné en place publique, sous les clameurs de la foule. Pour les chefs révolutionnaires se pose, dès lors, la question du sort de Marie-Antoinette, enfermée au Temple avec ses enfants et sa belle-sœur. Alors que la jeune République est menacée en son sein par l’insurrection de la Vendée royaliste, et à ses frontières par une coalition de monarchies européennes, la Convention nationale vote, en avril, la création du Comité de salut public, principal et bientôt tout-puissant organe du gouvernement révolutionnaire. Le 2 août, la souveraine déchue, désormais privée des siens et de ses derniers biens, est transférée à la Conciergerie, dans l’attente de son jugement. Antoine Fouquier-Tinville, l’accusateur public du Tribunal révolutionnaire, et le pamphlétaire Jacques-René Hébert, qui déverse sa haine de "l’Autrichienne" dans les pages de son très populaire journal, Le père Duchesne, pressent Robespierre de fixer une date. Dans la nuit du 2 au 3 septembre, alors même que la dernière tentative d’évasion de la reine échoue, les membres du Comité de salut public, réunis en secret, scellent son destin funeste. En offrant au peuple la tête de "la veuve Capet", Robespierre a trouvé un moyen de faire tomber celles de ses opposants politiques (les Girondins, modérés), emportés par les débordements sanglants de la Terreur qui s’instaure. Témoignages contradictoires, absence de preuves, jury de sans-culottes recrutés par les hommes forts du régime, avocats de la défense arrêtés à l’issue de leurs plaidoiries : le 16 octobre, au terme d’un simulacre de procès qui aura duré seulement deux jours et deux nuits, Marie-Antoinette est condamnée à mort, puis conduite à l’échafaud quelques heures plus tard.
Archives inédites
Adaptée du livre Juger la reine, dans lequel l'historien Emmanuel de Waresquiel chronique le procès à la lumières d’archives inédites, et narrée par Denis Podalydès, cette fiction documentaire en cinq actes, première du genre coproduite par ARTE France, déroule le récit des derniers mois de Marie-Antoinette, qui révèle une force de caractère et une dignité insoupçonnées face au piège qui se referme sur elle. Dans des décors soigneusement reconstitués et avec l’appui d’un casting de haute volée (Maud Wyler en tête), Alain Brunard plonge dans l’intimité de la dernière reine de France, tout en éclairant les tractations politiques et luttes de pouvoir qui ont présidé à sa fin tragique.
Documentaire d'Alain Brunard (France, 2019, 1h46mn)
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Lien page du Monde : https://urlz.fr/gDr1
« Marie-Antoinette, ils ont jugé la reine» : détricoter la légende de « la veuve Capet »
Un subtil docu-fiction raconte les 76 jours que la reine passa dans les geôles du palais de la Cité.
Par Philippe-Jean Catinchi Publié le 26 octobre 2019 à 19h45
Depuis le 16 octobre, la Conciergerie accueille une exposition consacrée à la reine Marie-Antoinette qui, devenue « la veuve Capet », y vécut ses derniers jours. Exposition qui dissèque les métamorphoses d’une image princière devenue au fil des réappropriations une icône et quasiment une pop star, via les mangas et le cinéma. Optant pour une fiction dont est bannie toute spéculation romanesque, Alain Brunard choisit d’offrir le récit scrupuleusement documenté des 76 jours que la reine passa dans les geôles du palais de la Cité.
Du 2 août 1793, date de son transfert du Temple, au 16 octobre, qui voit le tribunal révolutionnaire la condamner à mort et l’envoyer à l’échafaud, le récit, qui adapte le livre d’Emmanuel de Waresquiel, Juger la reine (Tallandier, 2016), est mené par la voix off de Denis Podalydès. Peu de dialogues donc et un silence qui isole et souligne le fossé qui sépare la souveraine déchue de ceux qui doivent statuer sur son sort, dans les premiers actes de l’évocation carcérale – seule la reconstitution du procès donne au verbe sa place primordiale –, et cela rend l’ensemble justement oppressant.
Force d’interprétation
L’option crépusculaire choisie par l’historien est parfaitement rendue et le choix des éclairages autant que la sobriété de la mise en scène donnent à l’évocation dramatique une efficacité que le jeu des comédiens sert au plus juste. Peut-être l’articulation en cinq actes, pour classique qu’elle soit, trahit-elle une faiblesse dans le rythme de la dramatique.
Vie quotidienne en prison, ultime tentative d’évasion, atermoiements des conventionnels embarrassés par cette prisonnière hors du commun dont ils ne savent que faire, tout conduit abruptement au temps fort le plus saisissant, celui qui voit Marie-Antoinette face à ses juges. On peut contester l’option de Waresquiel qui tient l’événement pour le premier grand procès politique de la Terreur – celui des Girondins, quinze jours plus tard, se prépare bien plus tôt et sanctionne un coup d’Etat contre la représentation nationale autrement plus grave. Mais la force de l’interprétation de Maud Wyler, qui, malgré le mutisme qui l’enferme, parvient par son maintien, son élégance, à imposer la majesté de la captive, donne à la victime l’incarnation subtile qui détricote les légendes, noire comme dorée, qui la dénaturent d’ordinaire.
Marie-Antoinette, Ils ont jugé la reine, docu-fiction réalisé par Alain Brunard (Fr., 2019, 106 min).
www.arte.tv/fr/videos/079390-000-A/marie-antoinette-ils-ont-juge-la-reine/
Philippe-Jean Catinchi