Les décapitations se suivent mais ne se ressemblent pas, ce week-end : j'ai de loin préféré celle-ci à l'autre; mais quelques points convergents m'ont malgré tout sauté aux yeux, que je ne traiterai pas ici, puisqu'il s'agit juste de parler de cinéma. Voici donc narrées les amours de Marie-Antoinette, reine de France, et du fringant Axel de Fersen, beau suédois dont on connaît à présent la teneur de la correspondance, grâce à un "décaviardage" intrusif de ses courriers, permis tout récemment par les technologies modernes. La version romanesque colle finalement assez bien aux événements, comme l'atteste un documentaire vu récemment sur une chaîne culturelle. Le film s'emballe un peu par moment et pèche par paresse à d'autres, mais, globalement, je me suis prise au jeu et j'aurais presque eu un hoquet de révolte au moment où la foule édentée et cruelle a envoyé la famille royale à l'échafaud. Moi qui rêve d'échafaud pour lutter contre la corruption politique galopante à longueur d'année ! Voilà que je découvre la complaisance coupable pour une violence aveugle que cela suppose. Mieux vaut tard que jamais, j'étais à deux doigts de me commander un nouveau fusil à aiguiser pour rendre coup pour coup aux barbares vociférants. Il aura fallu toute la commisération d'un film soigné pour un balourd attachant et une gourgandine à maturation lente pour m'ouvrir les yeux ! La vengeance est une folie qui avilit les révolutions et les hommes. Damnation ! Me voilà condamnée à un usage raisonné de mon bulletin de vote. Tant pis, c'est ballot mais ce mollasson de Louis XVI a réussi à me convaincre : mieux vaut un dirigeant bonasse qu'un ministre qui parle de recadrage à tout propos. Bref, un film utile à bien des égards...