Par son seul nom, Valérie Lemercier avait su me redonner quelque curiosité pour un genre aujourd'hui en berne et sur lequel le masqué ne cesse de se lamenter. Car je me souvenais ce dont l'actrice réalisatrice était capable, plus particulièrement sur Palais Royal !, film en forme de sommet dans sa filmographie.
Marie-Francine promettait quelques belles tranches d'humour, sur un thème proche de celui de Retour Chez ma Mère, tout aussi maladroit qu'inégal, mais qui faisait passer, l'un dans l'autre, un relatif bon moment.
C'est un peu malheureusement de ce côté là qu'il faudra rechercher Marie-Francine. Celui du pas mal, mais relativement anecdotique. Car si le nouveau film de Valérie fait (sou)rire, ce n'est que dans de trop rares occasions, à l'issue de quelques scènes parfois too much, parfois hors sujet mais soulignant un certain décalage bienvenu. C'est que Marie-Francine n'est pas en soi une véritable comédie. Si vous payez votre place sur ce seul genre, passez votre chemin, cela vaudra mieux.
Valérie Lemercier tricote en effet plus un film sur l'air du temps, sur les maux de notre société et, surtout, les relations des gens un peu hors cadre, en décalage avec leur environnement. En faisant heurter son personnage principal à ces accidents de la vie dont elle se croit protégée par sa situation. Valérie porte un regard finalement bienveillant sur sa Marie-Francine, un peu crucruche, bonne poire, bonne épouse, bonne salariée qui perd pied.
Le retour chez les parents est douloureux, infantilisant, humiliant. Marie-Francine subit les bonnes intentions de son entourage qui, dans sa volonté de la rassurer, lui met encore un peu plus la tête dans le saut en lui sortant des vacheries maladroites. Valérie se fait plus bienveillante encore, renonçant à la comédie grinçante au profit d'une love story qui se veut simple et reflet des rencontres que l'on peut faire parfois sur le pas de notre porte, comme par accident ou par un heureux hasard.
Mais Marie-Francine, sur cet aspect, enchaîne les situations convenues et déjà vues, sans aucune surprise à l'horizon, sans un seul rebond un peu amusant ou grinçant. La réalisatrice semble avoir voulu écrire son scénario, à quatre mains, avec des moufles, tant elle préserve son rôle titre dans sa volonté de ne pas rire à ses dépens. Le mordant nécessaire laissera donc la place à une caresse. Et ce n'est pas quelque révélation sur la vie des parents qui y remédieront. Loin de là.
De manière étrange, le film se regarde sans déplaisir. Sans pour autant, cependant, être transporté non plus. Les thèmes de société qu'il agite sont plutôt intéressant, la séduction sans en avoir l'air aussi, soutenue par un duo plutôt attachant. Mais l'aspect comédie est beaucoup trop soft pour convaincre et faire notre Marie-Francine un canon ou encore un classique du genre. Sûr qu'avec un thème pareil, un Etienne Chatiliez en forme, c'est à dire d'il y a quinze ans minimum, aurait cousu un film bien plus percutant et méchant, comme quand il malmenait le troisième âge (Tatie Danielle) ou encore une progéniture tête-à-claque (Tanguy).
Valérie ne nous offrira donc qu'un petit film, parfois sympa mais qui passera la plupart du temps inaperçu. Honorable mais éphémère, loin d'un impérissable du genre sur lequel il est vendu.
Si même elle commence à décevoir, la comédie française n'est pas sortie de l'auberge.
Behind_the_Mask, qui est fort Marie...