Foi en la vie...
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Si le film Marie Heurtin est inspiré d’une histoire vraie, il est peut-être d’abord une réflexion sur la communication et la relation. En tant que tel il nous renvoie à nos propres vie. Car du point de vue de l’histoire réelle, il y a bien des raccourcis et des simplifications. Le film est constitué de deux parties.
La première dans laquelle Marie est enfermée dans son handicap, comme dans une prison, sans possibilité de communiquer. Cette première partie est d’une grande violence. Tous les efforts de Sœur Marguerite pour entrer en contact avec elle et éveiller son intelligence se heurtent à son refus et surtout son incompréhension. Cela donne lieu à des scènes d’une grande « sauvagerie ». La violence est souvent le signe de l’échec de la communication. Et celui qui ne peut communiquer n’a guère que la violence pour exprimer sa peur, son incompréhension et sa solitude.
Le spectateur est introduit de manière infime dans cette expérience fragilisante de l’incompréhension. Plusieurs dialogues en langage des signes lui restent incompréhensibles, même s’il peut comprendre en gros ce qui est dit. Il ressent alors une sorte de frustration, il se sent « en dehors » de ce qui se passe. Combien plus celui qui ne peut ni voir ni entendre se sent-il isolé !
La deuxième partie raconte l’accession de Marie au langage des signes puis à la lecture. Cet apprentissage passe par le toucher. Elle acquiert d’abord la compréhension de ce qui est concret avant d’accéder aux pensées abstraites. Ultime étape de la communication. Nous la voyons s’épanouir et s’ouvrir à la vie. Elle comprend enfin ! Et sa vie est métamorphosée, elle peut communiquer, entrer en relation. Elle est passée d’un état d’animalité à son humanité. Et elle devient capable d’aider à son tour. Quand Sœur Marguerite est alitée, elle est à son chevet pour la nourrir et prendre soin d’elle.
L’histoire est racontée avec sensibilité, intelligence et aussi humour. La scène de la lecture de la vie de François sur la joie parfaite au milieu des épreuves tandis que Marie se roule par terre au milieu du réfectoire est bien trouvée. La scène finale est superbe, la mort ne peut mettre un terme à la relation entre Marie et Sœur Marguerite.
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le 19 sept. 2021
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