Si le cinéma français est doué pour un style, c'est bien la comédie dramatique. Marie-Line et son juge en est encore une fois la preuve. La construction de ce film est bien pensée afin de nous mettre dans le bain. D’un côté, on va avoir les conséquences du geste malheureux de Marie-Line, et en parallèle, comment il est advenu. Toute la première partie permet donc de comprendre les enjeux, en plus de créer un lien avec les différents protagonistes.
À travers le personnage de Marie-Line, le film aborde des thématiques intéressantes. Son personnage impose sa vision des choses avec panache. Elle n’a pas un style académique, mais cela importe peu. La simplicité mêlée à la détermination de ses mots permet d’axer en partie cette comédie dramatique sur le social. Plusieurs fois, sa condition de prolétaire est soulignée afin de montrer que dans la vie, si l'on ne naît pas dans la bonne famille, on ne peut pas toujours faire ce que l'on veut. Un discours parfois certes fataliste, mais plutôt juste. Dans ce rôle, Louane Emera se débrouille plutôt bien pour son retour au cinéma. Sa tonalité n'est pas toujours adaptée dans les moments calmes, mais lorsqu’elle met ses tripes sur la table, on y croit.
Heureusement, pour équilibrer cela, il y a le personnage du juge. Il va être comme la lumière au bout du tunnel. Une étoile qui va guider Marie-Line pour ne pas qu’elle se laisse sombrer dans sa condition sociale. Oui, ce n’est pas facile, mais rien n’est perdu, car la fatalité n’existe pas. Un discours un peu angélique, cependant, il fait du bien à écouter vu les temps difficiles. La justesse de Michel Blanc apporte un plus indéniable. Il faut aussi souligner la participation de Victor Belmondo dont le rôle est plus là pour provoquer un déclic que pour explorer une pseudo romance.