De déterminisme social, il en est beaucoup question dans Marie-Line et son juge, et c'est même son sujet principal, à travers deux cas bien particuliers, on ne peut plus opposés. On connaît la chanson, rapprocher deux extrêmes et montrer que tout n'est pas écrit d'avance à partir du moment où chacun peut faire un pas vers l'autre et apprendre énormément de celui ou celle qui n'est pas de son monde. L'écriture du film fait se côtoyer deux personnes qui n'auraient jamais dû se fréquenter, en dehors de la cour de justice, et il est assez aisé de deviner les inévitables convergences d'un alliage aussi mal assorti, au départ. Le problème est que le film charge un peu trop sa barque émotionnelle, avec des personnages qui traînent de lourds bagages derrière eux, et c'est même vrai pour ceux qui ne sont pas au tout premier plan. Ce déficit de subtilité ou, si l'on préfère, cette volonté d'en rajouter, notamment dans un certain misérabilisme, empêche Marie-Line et son juge de pleinement convaincre. C'est d'autant plus dommage que le film n'est pas si mal écrit, avec des dialogues parfois percutants, mais la psychologie de ses deux héros reste plutôt sommaire et tellement prévisible. Il n'y a rien à reprocher à Michel Blanc et à Louane Emera, si ce n'est qu'ils ont parfois du mal à se dépatouiller d'un certain déterminisme narratif. Les seconds rôles, mis à part la lumineuse Nathalie Richard, souffrent aussi d'un côté caricatural, que cela soit pour Victor Belmondo ou surtout pour Philippe Rebbot.