Autant être franc dès le départ, ce n’est pas la perspective de voir une édifiante histoire de rachat qui m’a poussé à visionner ce film. La folie géniale de Saturnin Fabre dans l’excellent « Ils étaient neuf célibataires » de Guitry m’a incité à chercher d’autres films où il apparaît.
Cherchez, et vous trouverez que son interprétation de l’oncle misanthrope dans « Marie-Martine » est restée dans les annales, avec son impayable « tiens ta bougie… droite! ». Il paraît que les spectateurs répétaient en cœur cette phrase culte dans les salles obscures en 1942.
Il est fort dommage que le réalisateur Valentin, surtout connu pour l’excellent « la vie de plaisir », n’ait pas jugé bon d’étoffer le rôle de Saturnin Fabre, car il aurait apporté un peu de fougue dans cette bluette. Les interprètes ne semblent pas vraiment y croire, à part l’hénaurme Jules Berry, capable de transformer n’importe quel rôle en chef d’œuvre.
Renée Saint-Cyr, avec sa voix aigrelette est souvent difficilement supportable dans son interprétation de la pauvre victime d’une erreur judiciaire, pauvre mais digne. Bernard Blier joue rigoureusement le même rôle que dans « Quai des orfèvres » et dans «le septième juré », c’est à dire le naïf presque cocu. Ce personnage lui collera à la peau pendant quasiment 25 ans. Heureusement qu’il y aura Audiard pour lui faire changer de registre.
En résumé, un bien belle histoire très édifiante qui pourrait être tirée de Bonnes Soirées où de L’Echo des chaumières.