L'inconnue Josie Rourke, du moins à l'internationale, signe ici un long-métrage sur Marie Stuart et sa cousine Elizabeth Ière, somme toute assez singulier bien qu'assez classique.
Outre une ambiance léchée et une reconstitution historique soignée en terme de décors et de costumes, Marie Stuart, reine d'Ecosse dépeint assez bien la rivalité passionnée et complexe entre les deux souveraines. D'un côté la catholique et de l'autre la protestante. La Reine Vierge et Marie Stuart, dont l'histoire aura parfois ternie l'image. D'ailleurs il faut souligner la prestation de Saoirse Ronan, décidément toujours impeccable. Elle incarne ici une reine déchue tout à fait juste et charismatique, qui n'aura de cesse de chercher à obtenir ce qui lui revient de droit. Face à elle, Margot Robbie, dans un rôle aux antipodes complets de ce dans quoi on la voit habituellement, s'avère elle aussi assez juste. D'aucun diront qu'elle est grimée, que le maquillage en fait trop. Mais c'est pourtant assez proche des descriptions que l'on de la souveraine.
Là où le film fonctionne peut-être un peu moins c'est qu'il ne fait parfois qu'effleurer la surface de certains éléments, notamment toute la relation entre Marie Stuart et Lord Darnley. Idem concernant les dates, le film prend à mon sens trop souvent des libertés. Néanmoins il demeure un récit romanesque, peuplé de personnages qui font mouche à défaut d'être tous développés. Néanmoins, et je ne peux pas faire l'impasse là-dessus, j'ai préféré le traitement de Shekhar Kapur sur Elizabeth l'Âge d'or sorti en 2007, certes Marie n'y est pas le personnage principal, mais en terme de caractérisation de personnage, le traitement accordé à la souveraine est plus habile je trouve.
Quoi qu'il en soit Marie Stuart à tout de même le mérite d'être un film d'époque sorti en 2018 à l'heure où le genre n'est clairement adressé qu'à un public de niche. C'est un pari osé et le film sans être parfait, fonctionne malgré tout plutôt bien, même si plus de profondeur n'aurait pas été du luxe.