Martin Ritt avec ce Marjorie semble changer de registre, lui qui est une des références ultimes du cinéma engagé socialement et politiquement américain avec cette histoire d'une écrivaine quittant la ville pour aller vivre, et écrire au beau milieu de nulle part, dans le bayou de Floride. Pourtant, on pourrait dire que ce film a pour but (entre autres choses) de rétablir l'image du "redneck" américain car cette oeuvre montre des locaux des marécages floridiens bien moins sauvages, incultes, sales que ce qu'on développait à l'époque à propos de cette partie de la population du Sud profond comme dans La Colline a des yeux ou Délivrance et une multitude d'autres films de genre. D'ailleurs l'héroïne rapidement s'attache à eux malgré leurs défauts mais surtout pour leurs qualités, elle finit même par faire d'eux les héros de ses écrits. Ritt n'en fait pas trop sur le pays du côté de la mise en scène, il filme le marais, les forêts mais sans abuser des "cartes postales". Aux côtés de la romantique Mary Steenburgen, une chouette distribution est composée, très crédible avec Alfre Woodard, Rip Torn et Peter Coyote tous parfait en mode sudiste.