Marmaille est le premier long-métrage réunionnais à sortir en métropole. Il prend aux tripes par sa thématique très forte.
Chassé de chez leur mère, le destin de ce frère et cette sœur est bien distinct. D’un côté, il y a Audrey, la sœur, qui vient d’être maman alors qu’elle a à peine 16 ou 17 ans. Au lieu de se laisser abattre, elle prend cela comme une opportunité et se sert de sa rage pour devenir totalement indépendante. Elle construit sa vie loin de l’échec qui aurait pu lui être promis.
De l’autre côté, il y a son frère Thomas, qui n’arrive pas à surmonter ce sentiment d’abandon. La colère que cela lui provoque détruit toutes les choses positives de sa vie. Heureusement pour lui, la danse lui permet d’évacuer. Ces moments de tension, transformés en chorégraphies, sont vraiment géniaux.
En parallèle, les deux apprennent à connaître leur père, qu’ils voient pour la première fois. La thématique de l’abandon et de la famille recomposée fonctionne très bien. On se prend de compassion, même pour ce père. On essaie de se mettre à sa place, de comprendre ce qui a pu le pousser à faire cet acte presque impardonnable d’abandonner ses enfants. Pourtant, dans cet élan de reconstruction, on admire sa tentative de renouer avec eux.