Comme vous l’avez peut-être remarqué, il s’agit du premier long-métrage réunionnais diffusé en salles dans l’Hexagone. C’est dingue, c’est l’occasion de rappeler à quel point le cinéma des Outre-Mer est malheureusement beaucoup moins financé que le cinéma métropolitain.
La mise en scène est assez convenue mais l’histoire est émouvante et ça suffit à me toucher. La relation entre frère et soeur est belle.
C’est intéressant de montrer un film sur les processus liés à la protection de l’enfance, on montre souvent les conflits au sein du couple mais beaucoup moins le fonctionnement du Service de protection de l’enfance, des différents centres pour mineurs etc.
L’île est sublimée à travers une belle image, on semble y percevoir (au-delà des problèmes sociaux) une vraie sensualité, une météo agréable et quelques curiosités gastronomiques à découvrir. Ça donne envie d’aller en vacances là-bas.
La romance entre Thomas (Maxime Calicharane) et sa dulcinée est intéressante parce qu’on observe un type de corps féminin peu présent dans une représentation d’objet de désir du cinéma actuel. On voit une femme assez petite avec des formes. Ce qui est impressionnant c’est qu’elle n’est même pas en surpoids mais ce genre de représentation me rappelle encore une fois à quel point il n’y a quasiment que des femmes minces « taille mannequin » avec des poitrines relativement petites et des fesses relativement plates qui sont dépeintes comme des objets de fantasme au cinéma.
Les noms des lieux sont incroyables dans les Outre-Mer. J’avais découvert ça avec mon ex qui vient de Guadeloupe. Là-bas il y a une commune qui s’appelle Les Abymes, y a Bouillante etc. A La Réunion c’est pareil: le film se passe à Entre-Deux XD, non loin de L’Étang Salé, La Possession etc. Un panneau indique « Grand fond intérieur » je crois. Quel bonheur de voir également une « rue Payet », nom très populaire à La Réunion qui m’évoque mon joueur de football préféré: Dimitri Payet, El ultimo diez.