J'étais trop jeune à l'époque pour me souvenir de Téléchat. Mais ce que je sais, c'est que Marquis – bien que réalisé par la même bande d'olibrius que la célèbre émission – ne s'adresse pas du tout au même public.
Car comme le nom l'indique (le synopsis aide), ce film rend hommage à l'œuvre du Marquis de Sade, avec des marionnettes à la place des acteurs (comme dans l'émission susnommée) ; sauf que, et cela va de soi, ces marionnettes-là parlent de sexe, d'hédonisme, et de pratiques pour le moins originales.
Marquis est un long-métrage que j'ai trouvé somptueux, grâce à l'élégance de ses dialogues – même quand ceux-ci évoquent les pires horreurs – et à l'atmosphère que ses auteurs ont réussi à mettre en place, faite de conspirateurs, de dépravés, et surtout de marionnettes d'animaux. Et le pire, c'est que je n'ai même pas trouvé déconcertant ce mélange parfaitement dosé ; pour moi, il s'agit avant tout d'art. Un art qui choquera les âmes sensibles et puritaines – et c'est en cela que je crois que le marquis n'aurait pas renié cette adaptation – mais de l'art avant tout, et qui donne lieu à une œuvre aussi brillante que divertissante, sans parler de son originalité.
Je n'ai rien d'autre à rajouter sur ce chef d'œuvre étrange et sublime, qui se doit d'être découvert plus que d'être conté. Je me contenterai de rajouter que le doublage français d'origine m'apparait comme tout à fait remarquable.