Le film commence comme il se termine, par la lecture de lettres que les deux époux en procédure de divorce écrivent l'un à l'autre la première fois dans le cadre de leur thérapie de couple, la seconde alors que le divorce est acté.

Après The Squid and the Whale (Les Berkman se séparent 2005), Margot at the Wedding (2007) Noah Baumbach s'intéresse encore une fois au couple à travers l'histoire d'un divorce. Le film aurait pu s'appeler Divorce Story, mais ça aurait pu en peu divulgâcher l'intrigue. Il rappelle la très bonne mini-série Scenes from a marriage (adaptation de Bergman et non Berkman) par bien des aspects. Ici, l'homme (Adam Driver) ne veut pas divorcer. Il est amoureux de sa femme (Scarlett Johansson) et semble le rester tout au long du film, même après le divorce. Le divorce est à l'initiative de la femme. L'homme est un metteur en scène de théatre narcissique (comme tous les metteurs en scène) mais un bon père en même temps.

Il est montré au début en tout cas comme un bon père ayant une relation proche avec son fils. La femme est une comédienne de cinéma et de théâtre (mais plus de cinéma) egocentrique (comme toutes les comédiennes) qui veut être au centre de l'attention en permanence. Elle a l'impression que son mari se sert d'elle dans son métier (oui, c'est une comédienne, et lui un metteur en scène) et que c'est lui qui en tire tous les lauriers et pas elle. Bref, elle est jalouse. L'écriture, tres new-yorkaise rappelle parfois le Woody Allen d'un Maris et femmes ou d'un Blue Jasmine, ainsi que les thèmes abordés, l'humour en moins. Quand la procédure de divorce est mise en place, l'homme ne semble plus si proche de l'enfant, et l'enfant préfère à chaque fois sa mère. Le film a le mérite de montrer comment dans une procédure de divorce l'enfant est écartelé et amené implacablement à prendre parti pour l'un ou l'autre des deux parents. L'enfant, quant à lui est un pur cliché du sale gosse états-unien gâté pourri qui va faire plus tard un bon petit consommateur égoïste.

Les deux membres du couple ne veulent pas se tirer dans les pattes mais la femme fait appel à l'avocate jouée par Laura Dern excellente (notons la scène de thérapie chez l'avocate), et ne laisse pas le choix à l'homme qui après avoir fait appel à un avocat mou du genou, fait appel à Ray Liotta, le motherfucker par excellence. On assistera à un duel au sommet entre ces deux là. L'affranchi arrivera à sauver les pots cassés, et ce ne sera qu'une petite victoire pour Laura Dern. Mais le film nous montre qu'un divorce est toujours une défaite pour les deux personnes. La défaite de l'amour.

Hunkarbegendi

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