"Mars Attacks" est sûrement un film unique dans la filmographie de Tim Burton.
Ce film n’est pas seulement une satire du va-t’en-guerre américain comme on l’a dit souvent, mais une très belle fable sur les différentes manières de faire face à une menace extérieure.
D’un point de vue visuel, le film frôle la perfection, en transposant l’imagerie des films sur les extra-terrestres des 50’s dans l’époque d’aujourd’hui. L’influence de Stanley Kubrick se fait également remarquer sobrement, à l’inverse d’autre films de Burton, qu’ils aient été réalisés ou début de sa carrière, mais surtout à partir des années 2000 avec des œuvres ampoulées comme "Charlie et la chocolaterie" ou bien encore "Big Eyes".
Pour en venir au fond "Mars Attacks" ne nous épargne certes aucun des archétypes américains.
La famille white-trash et pro-guerre, la hippie illuminée ( qui vire plus vers l’évangéliste en fait), le président opportuniste qui ne pense qu’à sa carrière, le journaliste qui est dans « le camp de la paix » pour pouvoir faire du business avec les aliens.
Mais l’essentiel est ailleurs... Ce film nous montre que chacun a sa propre façon de faire face à une menace extérieure ( qui pourrait être un fléau comme La Peste de Camus). Ainsi, le film ne tombe jamais dans le manichéisme d'un Michael Moore (Canadian Bacon)’). La preuve c’est bien le fils un peu oublié de la famille White trash qui sauve les USA et le monde avec sa grand-mère, car les extra-terrestres sont bien une menace mais l'héroïsme ne se trouve pas là où l'on croit. Comme certains artistes américains, Tim Burton n’est pas contre un peu de spiritualité quand elle n’est pas teintée de puritanisme. On pourrait aussi parler de plusieurs scènes cultes, mais la plus marquante est sans doute celle où l’on voit le fils parti à la guerre se faire tuer en direct à la télévision, et où le père dit à la mère que cela ne s’est pas passé en changeant de chaîne. Cette scène anticipe ce que sera Internet, les réseaux sociaux, facebook, et nous montre une fois de plus à quel point Tim Burton est brillant et intelligent. Dommage qu'il n'ait pas utilisé ses qualités dans tous ses films, notamment les derniers.