Vendredi 7 mars était diffusé (en pas clair) sur Canal +, Marvel Renaissance ; le fameux documentaire de Philippe Guedj (rédac chef au DailyMars et aguicheur d’aguiche dans l’Aguiche Room) et Philippe Roure. La coalition des Philippe donc, pour un film de haute volée, passionnant et passionné.
Cela ne parlera peut être pas à tout le monde, moi-même étant totalement méconnaissant de la chose, mais l’industrie Marvel n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui. Pire, elle failli faire banqueroute au milieu des années 90, livrée aux mains des loups de Wall Street. Un épisode singulier qui a failli remettre en question toute l’industrie du comics (pas du tout considéré comme quelque chose de « cool » à l’époque), et bien éloigné de l’idée que l’on se fait de l’empire aujourd’hui supervisé par la firme Disney.
Exit donc la création de Marvel. Les Stan Lee et les Jack Kirby, on les connait. L’intelligence du documentaire (bien trop court du haut de ses 52min) est de ne pas faire de redite, et d’entrer directement dans le vif du sujet en commençant par la crise des comics au milieu des années 80. Loin de se focaliser exclusivement sur l’aspect créatif une grande partie du métrage, cède place aux divers enjeux financiers qui ébranlèrent la maison mère. Des histoires de gros sous qui pourraient laisser craindre une approche trop analytique de la chose, mais qui finalement se révèlent passionnantes grâce à la diversité des intervenants.
Mark Waid, scénariste actuel sur Daredevil, Jimmy Palmiotti, responsable de la gamme Marvel Knights avec son compère Joe Quesada, Shirrel Rhoades ex-vice-président de Marvel, Mark Millar auteur de Kick-Ass et Ultimate ainsi que Avi Arad qui s’imposent en tant que sauveurs de la maison des idées ; permettent de mettre en exergue une multiplicité des points de vues. Plus surprenant, l’entretien avec l’ancien avocat de Marvel, Harvey Miller, qui livre des informations véritablement passionnantes sur le bras de fer qui se trame dans les coulisses des hautes sphères financières.
Plus succinct, la renaissance de l’industrie Marvel remise aux goût du jour par le lancement de franchises cinématographiques. De Daredevil à Iron Man, en passant par les X-Men et l’Incroyable Hulk ; le film est tout de même une petite mine d’information donnant là encore la parole à des intervenants variés (Louis Leterrier, réalisateur de L’Incroyable Hulk. ou Tom Desanto, scénariste de X-Men 1 et 2.). Terriblement intéressant. On peut néanmoins regretter que le film ne s’étende pas jusqu’au récent succès d’Avengers qui capitalisa une bonne fois pour toute Marvel Studios en l’imposant comme une franchise incontournable du cinéma moderne.
Formellement, le soin apporté au film est un plaisir. Signé par Empreinte Digitale cet aspect est une véritable plus-value. Les cadres sont variés et joliment travaillés, baignés dans une lumière nette et précise. Le montage est soigné et le film bénéficie d’une musique originale efficace. Un point fort tant l’aspect documentaire peut parfois se montrer rédhibitoire sur le plan visuel.
Enfin, il ne reste plus qu’à attendre et espérer une diffusion ouverte à un plus large public. Passage en clair sur Canal + mise en vente en VOD ou édition DVD, que sais-je… Mais il serait dommage que cette petite pièce de la grande histoire de Marvel ne profite pas d’une visibilité accrue.
En attendant, le replay est disponible jusqu’au 14 mars et une rediffusion est programmée le 25 mars à 00h45… toujours sur Canal +.
- Par Quentin -
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