Ce film coréen situe son intrigue, à l’époque du roi Gwanghaegun, 15e souverain de Joseon de 1608 à 1623. Ce roi a réellement existé mais l’intrigue est fictive. Elle s’appuie sur un document royal obscur et incomplet qui porte cette inscription : « Nul ne doit écrire ce qu'il désire cacher ». A partir de là, l’invention de cette histoire où un parfait sosie prend la place du roi malade, durant une quinzaine de jours afin que le palais royal miné par les intrigues ne sombre pas dans le chaos et avec lui tout le pays.
La reconstitution des décors et des costumes est magnifique. Masquerade nous introduit dans la cour royale, ses coutumes, ses rites, son fonctionnement. C’est dépaysant à souhait. Le tout est servi par une réalisation soignée.
Le film trouve le juste équilibre entre le sérieux et l’humour. Car remplacer au pied levé un souverain ne va pas de soi. Il y a un moment d’adaptation pour le sosie et pour l’entourage qui ignore tout, en dehors du ministre Heo Gyun et d’un eunuque. Cela donne lieu à des situations ubuesques !
Ce que personne n’avait prévu, c’est que le sosie allait se prendre au jeu, se mettre à réfléchir, à lire, à se soucier des injustices, à contrer les calculs politiciens et les intérêts des riches. Il entend profiter de la situation pour faire du bien autour de lui et sauver des vies. Cet homme présenté au départ comme un joyeux bouffon est en fait un homme de cœur et plein d’intelligence. Il est prêt à prendre des risques pour ceux qu’il voit menacés et pour redonner le sourire à une reine malheureuse.
Ce n’est pas seulement à la reine que Masquerade donne le sourire mais aussi au spectateur touché par l’histoire et par ce personnage au cœur pur que l’on voudrait voir réellement diriger le pays. Et c'est d'ailleurs sur un très beau sourire que l'histoire se termine.