Bon eh bien je ne valide pas du tout ce deuxième opus…
Le film original – découvert sur le tard – fut pourtant pour moi une agréable surprise, globalement plus efficace que la moyenne du genre et, surtout, sensiblement plus malsain, avec pour cerise sur le gâteau un final pour le moins choquant – et donc marquant.
Sans même comparer son final à celui – évoqué une ligne plus haut – de l’original, cette suite s’avère hélas nulle de bout en bout. C’est bien simple, ce Massacre au camp d'été 2 n’est en fait rien d’autre qu’un slasher dramatiquement lambda, parfaitement anonyme même, qui, de façon incompréhensible, ne fait absolument rien de la particularité de son tueur révélée à la fin du premier opus… Un tueur ici condamné à punir les salopes et les Chad comme n’importe quel autre boogeyman de n’importe quelle autre franchise… Une poignée de scènes en début de film laissent pourtant bien apparaitre son trouble face à toutes ces filles « libérées » aux superbes nichons, et l’on imagine alors très bien ce que ces visions d’une féminité épanouie – si ce n’est agressive – doivent remuer dans un esprit aussi éprouvé que celui de notre tueur, mais cela reste hélas bien trop fugace et superficiel.
(ça va spoiler salement à partir de maintenant, donc fuis si tu y es allergique)
Le film n’exploite ainsi pas du tout cette question du regard de notre boogeyman sur les femmes, les autres (les vraies) d’abord (entre rejet – voire haine – et jalousie – et pourquoi pas même concupiscence) ; mais aussi elle (la fausse), Angela, la poupée de sa tante chtarbée, le produit de ses névroses. Un sujet qui aurait pourtant dû être le sien, puisque l’ADN de cette franchise – dans la mesure où franchise il devait visiblement y avoir. Mais non, plutôt que d’embrasser ce sujet pourtant infiniment glauque (autrement dit : porteur pour une franchise horrifique), ce Massacre 2 préfère à la place se ranger gentiment sur les rails du slasher lambda, et sacrifie ainsi éhontément sur l’autel du tout-venant son identité (son atout), en la torchant en un vulgaire échange de trois minutes à la fin entre Angela et l’une de ses proies acculées ayant eu vent des évènements du premier volet.
Un gros gâchis donc. Un potentiel complètement salopé, auquel on aura préféré entre autres cette séquence clin d’œil moisie voyant Angela déguisée en Leatherface trucider des cosplays de Jason et Freddy avec les armes de ces derniers. « Hé hé, regarde ! je lui fais tuer les boogeymen d’autres franchises, c’est drôle hein ! n’est-ce pas que c’est drôle ! »… Déprimant.
Alors OK, les quelques meurtres – contractuels – du film sont tous plus ou moins sympas, et un ou deux sont même d’une cruauté assez réjouissante (je pense au grill et à la fosse septique), mais enfin tout ça est globalement médiocre et anonyme au possible… Pour moi, ce Massacre 2 est un putain de gâchis, une suite moins efficace qui passe en outre à côté de son sujet. Clairement, le premier Massacre au camp d'été se suffisait à lui-même et, à choisir, j’aurais préféré qu’il n’ait pas de suite. Et si suite il devait y avoir, il fallait abandonner le slasher, ou bien le coupler au body horror et faire de ce film une étude de cas sur un trans/travelo que son histoire (racontée dans le 1) a rendu fou, qui se déteste et s’interdit d’aimer ; et y aller à fond sur les sévices et mutilations – notamment génitales – et tout le tralala. Pas un slasher lambda avec une 5/10 névrosée lambda.
En 2023, ce serait évidemment impensable, mais en 1988… Twitter ne sévissait pas encore, ça passait crème…. fallait y aller.
Plutôt que de fuir son sujet – et donc son héritage.
Bref, vous l’aurez compris : c’est de la merde, dont la place est aux côtés d’Ally – à savoir dans la fosse à caca et aux sangsues.
Je materai tout de même le 3, par acquit de conscience ; mais j’y vais sans aucune attente ni même aucun espoir.