Ca y est, je me suis enfin décidé à regarder mon premier film de Robert Tai (Ninja Final Duel), réalisateur connu dans le milieu des amateurs de kung fu bis à tendance Z pour avoir réalisé quelques kung fu fauchés délirants dans lesquels le grand n'importe quoi et le délire visuel permettent de compenser un budget serré.
Sur les conseils de Drélium de Cinemasie, spécialiste du bonhomme, je me suis donc attaqué à ce Shaolin Chastity Kung Fu, second film du monsieur, sorti chez nous sous le titre Massacre au Village dans une version amputée de quelques minutes, film ne comportant pas encore à 100% la Bob Tai's Touch mais dans lequel on retrouve déjà la marque de son réalisateur

Au programme, du fight, du fight, et encore du fight, le tout soupoudré d'un grain de folie permanant. A peine après 5 minutes de film durant lesquelles on nous fait une brève présentation des personnages, on entre directement dans le feu de l'action. Aucune minute de répit, les combats s'enchaînent à une vitesse ahurissante, à tel point qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde.
Neuf bandits vont prendre d'assaut un village pour intercepter un convoi de police qui doit y faire escale dans le but de libérer leur chef. Des moines de Shaolin vont aider les villageois à reprendre possession de leurs lieux. Il faut dire qu'avec un scénario aussi simple, il était facile de placer des combats à tout va.

Et c'est dans ces affrontements que réside toute la folie de Robert Tai : des combattants aux tronches hallucinantes à l'instar de ce gros molosse avec ses couettes de chaque côté de la tête, ou encore ce petit gros au maquillage nous rappelant fortement un concert de Kiss ; un jeune héros interprété par un Alexander Lo Rei (Ninja Final Duel) qui va finir par éclater s'il continue de contracter ses muscles comme ça ; un montage hystérique avec des raccords foireux ; des mecs qui sont éjectés dans les airs au moindre coup avec de bien belles giclées de sang –le gore étant une des marques de fabrique du réalisateur- ; ou bien encore ce passage complètement « aware » ou Robert Tai va nous apprendre le kung-fu de Shaolin en 10 leçons.
A noter un final de 40 minutes de combats non stop (à peu près la moitié du film), bien bourrins, les héros affrontant chacun des 10 méchants qui leur donnent du fil à retordre. Le film nous présente d'ailleurs des artistes martiaux hors pair, principalement axés sur un style très acrobatique, très piste de cirque, ce qui pourra en énerver certains.

Parlons rapidement de la version française, renforçant encore plus le côté Bis du film, avec des répliques monumentales et des doubleurs en roue libre. Mention spéciale au petit gros un peu neuneu qui nous sort un magnifique « Hum, les coqs chantent, pourtant c'est la nuit... Ils ont du pondre des œufs... ». Du grand art !

Du fun à l'état pur donc, pour un film certes bourré de petits défauts (monté avec les pieds, bande originale pas terrible,...), mais dans lequel on sent déjà toute la folie de Robert Tai et son envie de proposer quelque chose de « nouveau » malgré le manque évident de budget.
Dans tous les cas, Shaolin Chastity Kung Fu m'a donné envie de découvrir d'autres films du réalisateur, c'est donc qu'il a parfaitement réussi sa mission.
cherycok
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le 24 nov. 2011

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