La télévision et son souvent très “mauvais” vocabulaire, souhaite rendre percutante à défaut d'intéressante, telle ou telle émission, mais ne fait que cacher la platitude et parfois même la dangerosité du propos - que l'on constate, aujourd'hui régulièrement, sur les reportages mettant à mal le rendu journalistique.
A défaut d'avoir fait un docu-fiction de grande envergure, Christophe de Ponfilly, reporter engagé pour la cause afghane, nous retrace le combat de A.S.Massoud contre les Talibans, et lui rend un bel hommage, sans mot "pompeux" ou autre effet de style avec un message objectif et de simple constat, nous le rendant accessible, clair et intéressant.
Investi dans la lutte depuis l'invasion des russes en afghanistan, Massoud, musulman ancré dans la modernité, oeuvrant pour le droit des femmes, est un personnage charismatique et pragmatique, qui a fait de sa vie un combat perpétuel. Chef de guerre, et homme cultivé Massoud, pour l'anecdote, avait une admiration pour DeGaulle et la lecture en général.
Lors de sa prise de Kaboul en 1992, les propres exactions de ses commandants a terni son image et par là même son message ; de moins en moins soutenu, on regrettera que lors de sa venue en avril 2001 à Strasbourg, l'aide demandée afin d'aider les réfugiés et par là, son combat pour la liberté n'ait été perçue à sa juste valeur avec les conséquences qui s'en sont suivies.
Quelques irrégularités dans la narration avec par moment un manque de rythme, se rattrape par l'ensemble du propos et par cette beauté des paysages où le temps s'arrêtera souvent.
De bons moments pleins d'humour notamment sur l'instant "scolaire" avec ses commandants, où Massoud amateur de poésie les interroge. Un grand moment.
A lire le livre du même auteur.