Sylvester Stallone a depuis un moment déjà prouvé qu'il n'était pas bon pour la casse, que ce soit à travers un ultime Rocky, un ultime Rambo et ses récentes frasques explosives. Robert De Niro, lui, a tout à prouver aujourd'hui : qu'il reste un acteur de talent et qu'il a même gagné un Oscar. Nous, on en marre de voir Bobby enchaîner les seconds rôles insignifiants ou les tentatives ratées de se foutre de son image. Tous deux ont pourtant un point commun : ils ont immortalisé la boxe au cinéma, l'un avec la saga Rocky, l'autre avec Raging Bull. Seize ans après Copland, les voilà de nouveau réunis pour se mettre sous la tronche...


Le prétexte aurait pu être original il y a quelques années, il est aujourd'hui facile. Toutefois, on se prête au jeu et... on rit ! On rit aux punchlines vivaces que s'envoient nos héros dans les dents, autant à celles de Stallone vs. De Niro que du toujours aussi truculent Alan Arkin au nabot pas vraiment drôle Kevin Hart. On rigole devant certains gags poussifs probablement imaginés par le réalisateur Peter Segal, habitué des comédies potaches, des gags forcément prévisibles sur les deux films-phare des protagonistes (le passage dans l'entrepôt de barbaque, le discours dans le bar...), d'autres plus lourdingues (la bagarre en tenues vertes de performance-capture, le saut en parachute...).


En somme, Match retour est une comédie calibrée pour faire rire tout le monde et en soi c'est réussi. Mais le film va un peu plus loin encore. Certes, il joue une fois encore sur l'émotion facile, sur le coup de "on est pas trop vieux pour ces conneries", même si Stallone l'avait déjà bien démontré avec son Rocky Balboa d'il y a sept ans. Mais l'alchimie fonctionne et on retrouve non seulement une paire de grabataires franchement désopilants mais aussi un De Niro bel et bien en forme, volant la vedette à son partenaire dans un film où on ne le prend finalement pas pour un gros figurant à la ramasse.


Ainsi, Match Retour ne va pas nous émouvoir et encore moins nous épater mais a le mérite de proposer une comédie efficace, un tant soit peu originale (le scénario ne pouvait être écrit que pour ces deux gueules cassées du cinoche et pour personne d'autre) mais surtout moins débile qu'elle ne le laissait paraitre.

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5

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le 6 avr. 2019

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