Bien que La guerre des Rose soit adapté d'un roman éponyme, je soupçonne Danny d'avoir lu Les deux gredins et de s'en être inspiré pour ce film. Parce que franchement, dans le genre surenchère de coups de pute au sein d'un couple, c'est pas mal. Ça devait lui trotter dans la tête depuis un moment, au Danny, d'adapter un roman de Roald. Ça n'a pas été Les deux gredins : ce sera Matilda.
J'ai lu le roman après avoir vu le film. Ben oui, je suis désolée, mais moi, en 1988, je n'avais pas le temps de lire Matilda. J'avais de vraies questions existentielles : allais-je enfin passer du bonnet B au bonnet C ?
En 1997, j'étais plus sereine face à la fatalité : allais-je enfin trouver un travail digne de ce nom, malgré mon bonnet B ? J'étais même assez détendue pour aller voir un film dit "pour enfants".
Danny est américain, Roald ne l'est pas, et c'est pratique. Emprunter à la littérature de jeunesse, c'est bien pratique aussi. Mais, adapter un roman étranger, pas trop quand même, "pour enfants", c'est carrément l'aubaine pour en foutre plein la gueule à une certaine Amérique.
Et Danny ne va pas se gêner pour régler ses comptes. Point d'affection comme un Matt Groening avec ses Simpsons, ou Boomer avec Malcolm. Tout et tous sont caricaturés jusqu'à la nausée. Le père - incarné pas Danny himself, histoire de mieux faire avaler la pilule - est pleutre, vil, fourbe, d'une bêtise crasse. La mère est pire que la pire des cagoles. Le fils est la plus belle égérie du grand traiteur américain, Mc Donald is in the place. Valérie Damidot, c'est quand même la meuf qui te customise un buffet XIXe en merisier, en le repeignant en fushia. Mais, même elle ne pourrait pas tolérer la déco de la baraque des Verdebois. La directrice de l'école de Matilda, "une espèce de monstre femelle d'aspect redoutable", "une dresseuse de molosses sanguinaires" dixit Roald, aurait sa place de Kapo dans dans un camp de concentration dixit Danny : et bam, un bon coup dans la gueule du système éducatif américain. Même la maîtresse, Jenny Honey, pourtant du "bon côté", semble tout droit sortie d'un épisode de La petite maison dans la prairie, avec ses robes à fleurs, ses airs de greluche effarouchée et son gloss "mielleux".
Si Matilda conserve ses "pouvoirs" à la fin du film, contrairement au livre, c'est pour mieux dire une fois encore MERDE à toute cette Amérique bien pensante, vidée de neurones. Matilda n'est pas comme les autres, elle est et restera, l'héroïne de Danny. Un certain idéal.
PS : j'ai failli mettre un dix, parce que la chanson "Send me on my way" de la BO, que j'aime beaucoup, me faisait vaguement penser à un morceau des Talking Heads. Mais, j'ai découvert le clip, ce soir : http://www.youtube.com/watch?v=IGMabBGydC0
T'as déconné, Danny !