Une suite dans l’ensemble très convenable, même si on ne pouvait pas atteindre une seconde fois le niveau de l’aîné. Cependant, cette suite est pour le moins étrange. Si visuellement, elle est encore plus aboutis que le précédent et développe d’avantage l’univers dans lequel le tout prend place ; on se rend finalement compte que le film lui-même n’apporte pas grand-chose, ou du moins ne raconte pas beaucoup.
La première partie développe donc un peu plus cet univers, en nous présentant Zion et mettant déjà en place la menace conduisant au final du dernier film. Pourtant, j’ai trouvé que cette partie avait beaucoup de longueur et échouait dans la présentation de l’univers. Le premier avait cette force de faire de Zion une sorte de mythe ; nous la présenter dès le départ et en faire quelque chose de très classique casse un peu cette image. C’est vraiment dommage. Bon, ça développe un peu plus l’aspect « Élu » de Néo, mais y’a pas vraiment de passage qui m’ont vraiment convaincus.
Par la suite, le film se contentera au final d’être une succession parfaitement rythmé de scènes d’action plus spectaculaires et réussies les unes que les autres dont le but sera de conduire les personnage vers un acte final qui constitue le cœur de la trilogie, à savoir l’explication de l’univers. Et c’est là qu’on voit que les Wachowski sont quand même partis très loin. La scène est très bien rythmée, mais elle met en place des notions qui veulent nous vriller le cerveau, en forme de twist, sans vraiment y arriver (même si on ne capte pas tout ce que nous dit l’Architecte). Néanmoins, ça reste fidèle avec les valeurs développées dans le premier film.
Sur le casting, c’est du niveau du premier. On pleura un peu l’absence de Hugo Weaving (mais pour une raison particulière) et on se plaira à s’esclaffer devant l’accent de notre Lambert Wilson national, qui en est presque ridicule (à se demander si ce n’est pas fait exprès). Pour Monica Belluci, elle se retrouve dans un rôle qui lui convient bien même si on ne comprend pas trop les motivations, ou du moins que c’est un peu facile.
Cette suite est visuellement encore plus réussie que son prédécesseur, que ce soit par les effets spéciaux toujours aussi spectaculaires (et cette modélisation des corps lors de plusieurs scènes de combat, impressionnante) ou cette mise en scène toujours aussi recherchée, même si les plans iconiques sont peut-être moins nombreux et/ou moins marquant. La musique participe à renforcer le tout.
Bref, une suite en soit réussie dans le sens où elle se branche très bien avec son prédécesseur et va pousser le truc plus loin. Cependant l’absence d’une réelle intrigue, la présence de personnages complètement inutile (enfin, à part pour apporter un visuel plus recherché de l’univers), une première partie et une conclusion (la dernière scène) mal amenée pas vraiment convaincante l’empêchent de vraiment prendre son envol.