"Le choix est une illusion créée entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas."

Après la déferlante engendrée par le premier film, le duo Wachowski revient avec non pas un mais deux épisodes supplémentaires pour continuer la trame de Matrix. Dire qu'il était difficile de passer après le premier volet est un euphémisme.

Matrix Reloaded est un film plus axé sur l'efficacité que son prédécesseur, ce qui n'est pas en soi une mauvaise chose car effectivement ce second volet est très impressionnante visuellement et en terme de mise en scène. En revanche il pêche du côté du scénario, là où le précédent trouvait le juste milieu. Ici l'intrigue si elle reprend les bases est flanquées de nombreux détails qui rendent l'ensemble faussement complexe. L'inclusion des nouveaux personnages tels que le Mérovingien, Perséphone et bien sûr l'Architecte, est une bonne chose tant ces derniers ne manque à la fois ni d'intérêt de charisme. Le seul hic c'est que tout cela ne sert que de toile de fond drama qui se joue entre Neo et sa condition et Trinity. Non pas que cette romance n'ai pas d'intérêt, mais à nouveau le premier film jaugeait mieux ces aspects-là.

A vrai dire ce qu'il manque à Reloaded c'est la mise en abîme qui rendait le premier film si singulier et fort. Il nous interrogeais sur notre rapport aux autres, à la technologie et à notre propre perception du futur d'une certaine manière. Ce deuxième est plus grandiloquent, pas moins intéressant mais plus lourd dans sa démarche. Quant à Neo, bien que le film s'en amuse, le voir faire des saltos et des pirouettes en vol à la Superman ne manque pas de faire sourire au premier abord. Reste le casting qui fait le job, même Lambert Wilson en Mérovingien s'en sort bien, là où il aurait pu frôler la caricature.

En somme Matrix Reloaded est un film bancal, très efficace dans la forme et dont on perçoit rapidement le manque de consistance dans le fond malgré de beaux atours. Néanmoins le scénario est assez malin pour donner envie de découvrir le troisième opus, un bon vieux cliffhanger est toujours efficace.