Mazinger Z contre l'armée des ténèbres
7.4
Mazinger Z contre l'armée des ténèbres

Moyen-métrage d'animation de Nobutaka Nishizawa (1974)

J'ai regardé ce film en partie pour mieux saisir certains points de Shin Mazinger Z (en cours de diffusion au Japon).
Il commence comme tout anime de Go Nagai qui se respecte : un ennemi arrive, il casse tout, et le héros doit aller l'éclater. Autant dire que je ne m'attendais pas à ce que ce film se démarque dans le vaste océan de ce qui, généralement, ne fait guère office que d'épisodes spéciaux. Et là, surprise : Ankoku Daishogun sort des schémas ultra-classiques du genre. Déjà, car le méchant possède un cerveau et décide d'attaquer Mazinger Z avec plusieurs méchas en même temps ! Et par plusieurs, je ne veux pas dire deux, mais six ! Inimaginable, il y a quelque chose qui cloche.
Car en effet, il y a quelque chose qui cloche : Mazinger Z, débordé, lutte de son mieux mais fini acculé, presque misérable ; et ce ne sont pas les tentatives désespérées – autant que désespérantes – de Boss Robot et de Diana S qui risquent de l'aider...
Arrivé à 5 minutes de la fin, la situation est catastrophique, notre héros a à moitié fondu (malgré son super alliage Z), et il n'a même pas encore anéanti le moindre demi-boss ! Je m'attendais donc à un Deus ex Machina, et effectivement, j'ai eu un Deus ex Mechina. Ou plus exactement, le but de ce film se dessine : il n'a rien d'un épisode indépendant pendant lequel un méchant débarque et se fait débarquer par Mazinger Z, mais une œuvre intermédiaire entre Mazinger Z et Great Mazinger, qui fait la transition et met en place les éléments de la nouvelle série qui commencera quelques temps après la sortie de ce film. Autant dire que Koji n'est pas à la fête, laissant le beau rôle à Tetsuya, son successeur au rôle de sauveur de la planète (en attendant un certain extra-terrestre de la planète Euphor).
Ce film se démarque donc bel et bien dans l'univers des séries de Go Nagai des années 70. Au-delà de cette différence de scénario, il s'agit d'un anime assez sombre, presque tragique puisque – littéralement – tout s'écroule, et que nous assistons impuissant à la destruction de toutes les bases de Mazinger Z, titre culte s'il en est. Pour enrober le tout, les graphismes sont beaucoup plus fins et détaillés que dans la version télévisée (encore heureux), j'ai bien ressenti l'ambiance des années 70, et surtout, nous pouvons compter sur les musiques débordantes de virilité interprétées par Ichiro Mizuki ; un des fondateurs de JAM Project, pour ceux que ce nom interpelle plus.
A réserver aux méchaphiles pratiquants, amateurs de vieilles séries de préférence. Mais ceux-là trouveront leur bonheur dans cette œuvre puissante et tragique.
Ninesisters
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le 15 mai 2012

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