On savait les japonais complètement chtarbés en matière de cinéma, mais on peut se demander ce qu'il leur passe par la tête lorsqu'ils accouchent d'un OFNI tel que Meatball Machine tant ce film possède un visuel des plus hallucinant.

A mi-chemin entre la SF cyberpunk à la Tetsuo de Tsukamoto et le gore déjanté du Peter Jackson de la belle époque (Bad Taste, Braindead), Meatball Machine se traine derrière lui une jolie réputation dans les festivals où il a obtenu plusieurs prix.
Remake du film de 1999 du même nom de Yamamoto Jun'ichi qui s'associe ici à Yamagushi Yûdai (Battlefield Baseball), Meatball Machine nous raconte la routine de Yôji, tourneur fraiseur dans une usine, dont la triste vie se résume à observer derrière un grillage pendant ses pauses déjeuner Sachiko, jeune fille mystérieuse dont il est secrètement amoureux. Pendant ce temps, des extra-terrestres prennent le contrôle de personnes, les modifiant pour en faire des armes de destruction mi-hommes mi-robots, les Necroborgs, afin de s'affronter jusqu'à la mort, où le vainqueur mange le vaincu pour survivre. Bien entendu ils finiront par prendre le contrôle de Sachiko dans une magnifique séance de viol entre un extra-terrestre cybernétique et une pauvre jeune fille... Quand je vous disais que les japonais avaient l'esprit tordu !

Ce qui frappe d'abord dans Meatball Machine, c'est son manque évident de moyen... Mais ce qui fait aussi sa force. Yamagushi Yûdai fait preuve d'une belle inventivité à grand renfort d'effets spéciaux à l'ancienne (pas de numérique ou très peu) et nous pond des affrontements entre cyborgs du plus bel effet. Violents, rythmés par des riffs de guitare ratés mais qui accentuent le côté underground du film, ils sont l'attrait principal du film. Le sang coule par camions citernes : arrachages de membres cybernétiques, découpage de crane en deux (le même que dans Bad Taste de Peter Jackson), tentacules par dizaines gesticulant dans tous les sens, crevage d'œil à la perceuse, bien dégueu comme il faut,... Mention spéciale au passage où un enfant de 6 ans se fait littéralement déchiqueter par un camion. Autant vous dire que les amateurs de Z et de gore seront servis car ici c'est poussé à l'extrême, no limit !
Peu nombreux mais intervenant à intervalles réguliers, ils nous amènent petit à petit vers l'affrontement final, mythique, dans une usine désaffectée où on se rend compte que l'on s'est finalement attaché à ses personnages mi-homme mi machine. Car oui, derrière cette avalanche de sang se cache un film humain, une histoire d'amour impossible d'une grande noirceur, ce qui le rend encore plus efficace.

Méconnu du public, Meatball Machine mérite pourtant d'être reconnu à sa juste valeur par les amateurs du genre tant ses qualités sont nombreuses pour passer un excellent moment. A découvrir d'urgence !
cherycok
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le 22 nov. 2011

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