une très belle fin, qui transforme un film quelconque en très beau film.
C’est par hasard, le plus souvent, que l’on rencontre les plus beaux films. Celui-là, téléchargé pour faire plaisir à quelqu’un qui ne savait pas où le trouver, a traîné presque un an sur mon disque dur.
Le Professore aime évidemment le cinéma italien, mais pas forcément celui de Gabriele Salvatores. Surtout quand ça commence comme du mauvais cinéma italien.
Six soldats perdus sur une île grecque en plein milieu de la méditerranée, en 1941. Leur bateau a coulé et les voilà coincés. Et nous voilà coincés, nous, les spectateurs, en pleins stéréotypes. Le lieutenant intello et cultivé, évidemment non violent. La brute évidemment galonnée, le petit gars qui aime sa mule, évidemment sensible.
Sur l’île grecque, les hommes ont fui. Il ne reste que les femmes, dont une vieille, une bergère peu farouche (Irene Grazioli) et une prostituée sublime (Vanna Barba). Et – c’est vraiment pas de chance – la radio est cassée. Voilà nos italiens installés avec les grecques pour un bon bout de temps. Progressivement, l’ambiance se détend, on joue au foot avec les enfants, on couche avec les filles et on repeint la chapelle.
Le film vire alors à la Don Camillo et devient vraiment drôle. Quand soudain la guerre réapparaît, réveillant, un peu à contre-temps, les idéaux nationalistes (ou pacifistes) de nous soldats.
Ce double acte, et une très belle fin, transforme un film quelconque en très beau film.