Ah ! les productions Asylum ! Rarement une entreprise aura aussi bien mérité son nom, tant il faut être complètement cinglé pour voir leurs films. Et encore plus cinglé pour les apprécier.
Du coup, il me vient quelques questions sur ma santé mentale...
Car, que la honte soit sur moi jusqu'à la 98ème génération s'il le faut mais... je l'ai plutôt aimé, ce film.
Il faut dire que nulle part ailleurs on ne trouve un tel ramassis de foutage de gueule sur pellicule ! Donc, on a un crocodile géant qui a survécu des millénaires sous terre. Admettons.
ON a un aventurier chasseur de créatures étranges qui tue un sanglier d'un seul coup de machette. Soit.
ON a des bêbêtes qui changent de dimensions selon les besoins du scénario. Un bateau qui coule en deux secondes. Et quand le requin et le croco sont ensemble dans l'océan, la meilleure chose à faire pour leur échapper, c'est de sauter à l'eau.
On a un marin qui sort son pistolet pour tuer un croco géant (mais bien sûr !). Fort heureusement, son collègue le retient par le bras avec cet argument imparable : "attention, tu vas faire couler le bateau."
Et je passe sous silence les trucages absolument ridicules et le même plan montré plusieurs fois de suite, comme celui où le requin saute au-dessus d'un bateau (sauf qu'on change de sens : une fois de gauche à droite puis, une minute plus tard, de droite à gauche : faut quand même pas prendre les spectateurs pour des cons !).
Au passage, on ravage le canal de Panama, juste pour le fun.
Et puis, il y a des répliques cultes. Florilège :
"là, c'est le top du croco !"
"on est grave dans la merde"
"cette saloperie peut aller à Hawaï en rampant, à la nage ou en ski nautique, elle va voir ce qu'on va lui mettre dans la gueule" (vous noterez, au passage, la grande subtilité et l'élégance sans pareille de ces dialogues)
"je vais le tuer, le re-tuer et le re-re-tuer !"
et, bien entendu, le désormais cultissime :
"le requin est devenu nucléaire."