Moyen.
En fait, je ne vois pas l'intérêt de relier cette histoire au dépeceur de Mons. On aurait très bien pu se passer de cet ajout sans que ça ne change quoi que ce soit au propos. Et c'est bien dommage, parce que cette histoire belge est plutôt intéressante bien qu'assez floue (comme expliqué brièvement en début de film, on ne sait pas grand chose du dépeceur, quelques suspects, plusieurs pistes, mais si les meurtres ont cessé, c'est simplement parce que le tueur s'est arrêté de tuer ; mais pourquoi ? A-t-il été arrêté pour un autre fait, en a-t-il eu marre, est-il décédé, a-t-il quitté le pays, a-t-il changé de méthode ??? Toutes ces inconnues permettaient effectivement d'inventer une histoire de toute pièce, mais comme écrit plus haut, ici, le lien avec ces morts sordides est très lointain.
Ceci étant dit, c'est tout-à-fait regardable : des personnages pas inintéressants, quelques situations bien trouvées et bien développées. Le souci, c'est que c'est un peu peu, qu'on reste sur sa faim, que le lien entre les différentes (sous-)intrigues est faible. L'aspect fantastique (les enfants du Diable?) est intéressant mais peu développé ; en fait, c'est surtout prétexte à expérimenter mais là aussi ça aurait pu être poussé plus loin, le reste du film étant trop narratif. Les dialogues ne sont pas toujours efficaces, comme par exemple lors du repas où les répliques ont beaucoup d'importance pour que la scène fonctionne.
La mise en scène fonctionne de justesse. On sent que le réalisateur manque d'expérience ; le découpage n'est pas mauvais mais on sent que certains points de vue auraient pu être repensés pour être plus efficaces. La direction d'acteurs surtout est assez flottante, ça manque de rythme, d'énergie, le jeu de regard ne passe pas toujours bien (la faute aussi au monteur), certains acteurs sont parfois figés dans leur expression en attendant qu'un autre termine sa réplique et son jeu, ça manque donc d'une bonne orchestration. Les effets spéciaux sont réussis, on y croit. Les décors intérieurs sont sympas, le chef op' y confère en plus une ambiance glauque adéquate.
Bref, on reste sur sa faim.