The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Nous sommes nombreux à avoir, durant notre jeunesse, emprunté le caméscope de papa pour nous aussi tenter de faire un film avec des potes. C’était rigolo et, quelque part, ça faisait passer le temps. Moi-même, j’ai tenté l’expérience, et le fruit de ce dur labeur fût Resident Debil, parodie du jeu vidéo Revident Evil premier du nom (bien avant la sortie du film de Anderson), et même une petite série en plusieurs épisodes façon Columbo ou Hercules Poirot. Le résultat était catastrophique mais qu’importe, on se marrait bien. Pourquoi je vous parle de ça ? D’autant plus que ça doit vous en balancer une sans toucher l’autre, eh bien parce que le film dont je vais vous parler aujourd’hui respire bon cet état d’esprit de film de potes fait avec trois francs six sous mais avec malgré tout une envie de bien faire et de donner au public ce qu’il est venu chercher. Ce film, c’est Megamuerte (2014), c’est espagnol, il est disponible sur la plateforme de SVOD Freaks On, et si vous aimez le bis, vous allez être servis.
Comme ça se fait souvent, Megamuerte est l’adaptation en long métrage de Metal Creepers, sorti en 2011 et dont je vous avais déjà parlé sur le site. Les deux réalisateurs J. Oskura Najera et Adrian Cordona se sont dit que, suite au succès de Metal Creepers dans les festivals, ça pourrait être sympa que leur court bien barré ait droit à une version longue. Ils passent par le crowfunding histoire d’être autonomes sur leur budget et c’est J. Oskura Najera qui va s’occuper du projet. Le film est mis en boite avec un budget famélique mais suffisant pour ce qu’il tente de proposer et amuse dans pas mal de festivals puisqu’il est passé par le Festival du Film de Sitges, le Buenos Aires Rojo Sangre, le Festival Inferno ou encore le Festival Nevermore. Il est également projeté dans des cinémas indépendants à Barcelone, Madrid et Panama. Comme dit un peu plus haut, Megamuerte est un film à réserver uniquement aux amateurs de cinéma bis, voire Z, qui ont le zizi tout dur dès qu’ils voient Troma ou Charles Band, Mattei ou D’Amato dans un générique. Si votre délire, c’est Télérama ou Les Cahier du Cinéma, ne tentez surtout pas l’expérience, vous pourriez décéder instantanément. Mais si votre délire était de chercher les trucs les plus improbables à l’époque des vidéoclubs et de vous taper ensuite des barres de rires avec des potes, si possible avec des pizzas et de la bière, alors, effectivement, Megamuerte pourrait vous donner ce que vous cherchez. Ce n’est pas un bon film, très loin de là, mais en termes de connerie et de nawak, on passe un bon moment devant ce mix improbable entre puppetexploitation et metalexploitation, le tout saupoudré de films de djeuns en skate et patins à roulette. Oui, l’esprit de Lloyd Kaufman n’est clairement pas loin et il y a fort à parier que ce film lui plaise.
Megamuerte dépeint l’un des grands mythes de l’horreur : l’influence satanique de la musique, un peu à l’instar du récent Studio 666 dont je vous ai parlé récemment. Des jeunes gens vont devoir lutter contre leur groupe de musique préféré qui a été possédé par un esprit sorti de partitions écrites en lettres de sang. Dans Megamuerte, tout est kitch, voire raté. Les acteurs jouent tous comme des pipes, semblant parfois réciter leurs répliques de façon bête et méchante. Le montage est lui aussi souvent aux fraises, avec même des écrans noirs un peu trop longs entre deux scènes. Le scénario est bien trop mince pour un film de 1h30 et là où le court métrage allait directement à l’essentiel, la version longue se perd parfois dans des scènes qui ne font pas avancer le schmilblick. Les effets spéciaux sont lowcost au possible avec des marionnettes de monstres façon Ghoulies du pauvre, elles-mêmes déjà bien kitchos, et des SFX façon Ghost Kung Fu Comedy HK des années 80. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de s’amuser devant ce spectacle un peu naïf, bien con-con, car Megamuerte suscite très rapidement notre sympathie (si on est réceptif à ce genre de bobines, je le répète). Tous ces défauts finissent presque par devenir des qualités et donnent au final un charme très particulier au film, comme lorsqu’on découvre pour la première fois Toxic Avenger ou le monstre en mousse d’un Charles Band quelconque du début des années 80. On regarde ça avec un sourire au coin de la bouche, en s’amusant à détecter le moindre faux raccord, le moindre dialogue improbable, le moindre effet spécial en carton-pâte (et ils sont nombreux). Et au final, bah c’était bien fun.
Bobine fauchée à réserver aux amateurs de bisseries, Megamuerte est un divertissement bien fun qu’on regarde avec l’œil bienveillant de celui qui aime les films à l’ancienne, bricolés avec trois francs six sous.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-megamuerte-de-j-oskura-najera-2014/
Créée
le 20 oct. 2022
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