Je suis sévère avec ce film qui techniquement est plutôt pas mal foutu. Il a même le mérite d'être un peu moins putassier que pas mal de films d'horreur qui "coolifient" la violence et jouent avec notre voyeurisme, qui veulent choquer mais en étant distrayants, amusants. D'une certaine façon il est plus honnête : l'horreur y est réaliste dans le sens où elle est dégueulasse, inhumaine, totalement injuste. Jusqu'à la nausée, au malaise.
Mais là où, dans le même registre de l'insupportable, "Salo" joue sur le devoir de mémoire et propose de multiples niveaux de lecture, là où "Irreversible" offre une expérience cinématographique incroyable, là où "Orange Mécanique" livre une analyse sociologique de l'homme face au bien et au mal, et même là où "Cannibal Holocaust" nous interroge sur la représentation de la violence à l'écran, qu'est-ce que ce "Megan is missing" a à offrir ?
Nous rappeler que l'horreur réelle est bien loin de celle des slashers à la con ? Renforcer la parano des pères de famille déjà bien entretenue par les JT ? Éduquer les ados aux dangers d'internet ? Peut-être, mais je suis pas convaincu...
Et c'est là mon souci face à ce film : au-delà de ses qualités ou défauts purement cinématographiques, je n'ai vu ni réel enjeu ni intérêt à la cruauté qu'on nous balance en pleine gueule. Bref il faut subir cet objet sadique et malsain pour finalement n'en rien retirer que la tristesse et le malaise : je déconseille.