Fifteen
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le 19 oct. 2023
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Dans Melissa P., Luca Guadagnino ne filme pas l’éveil à la sensualité, mais l’errance d’une adolescente qui confond désir et abandon. Inspiré du roman Cent coups de brosse avant d’aller dormir de Melissa Panarello, le film capte l’adolescence dans ce qu’elle a de plus fragile : un territoire de découvertes où la liberté et l’exploration des sens masque un vide plus profond.
Plutôt qu’un apprentissage du plaisir, Melissa P. met en scène un corps instrumentalisé, échangé contre un semblant d’attention. La sexualité n’est pas ici une conquête, mais une réponse au manque, un geste mécanique dicté par une solitude inguérissable. Guadagnino filme ce paradoxe avec une certaine distance : son héroïne croit jouer avec le désir, mais elle en est l’otage.
Là où d’autres récits d’initiation célèbrent la libération des sens, Melissa P. dépeint un parcours en trompe-l’œil. À chaque pas qu’elle pense franchir, Melissa s’enferme un peu plus dans un rôle écrit pour elle. Ses expériences ne brisent aucun tabou : elles ne font que reconduire un schéma où le plaisir féminin est défini par les attentes des hommes. Chaque transgression devrait être une prise de pouvoir, mais elle devient ici une soumission déguisée. Plus Melissa croit se libérer, plus elle s’éloigne d’elle-même.
Visuellement, Guadagnino évite l’écueil de la fascination. Les scènes intimes ne sont jamais magnifiées, jamais érotisées. Cependant, et là se situe mon bémol, ces scènes sont très peu vraisemblables et donnent un sentiment de facticité.
Au-delà du portrait d’une adolescente en quête d’identité, Melissa P. met en lumière une mécanique insidieuse : celle d’un désir féminin modelé par les autres. La protagoniste croit maîtriser son destin, mais elle ne fait que suivre un chemin tracé d’avance. Ce que le film expose, c’est cette frontière floue entre le choix et la contrainte, entre l’émancipation et l’aliénation.
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il y a 3 jours
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