Die soft

Loin d'être le hardboiled centré sur Jet Li que nous vend la jaquette du DVD, cette production est une comédie d'action où le rôle principal échoue avant tout à un Jackie Cheung déchaîné dans le rôle de cette vedette de cinéma prétentieuse et couarde (qui semble se moquer allégrement de Jackie Chan dont la collaboration avec Wong Jing ne s'était pas très bien déroulé sur Nicky Larson).
Sinon, c'est avant tout une gros plagiat de Die hard dont on ne retrouve pas seulement le concept mais même des dialogues repris à l'identique. Wong Jing n'est John McTiernan mais il a dans ses cartons Yuen Tak et Corey Yuen pour les chorégraphies. Ce qui donne quelques scènes d'actions survoltées, généreuses et jouant beaucoup du second degré et de l’exagération cartoonesque. C'est un peu un modèle de bricolage cheap où la grenouille Hk voudrait se faire aussi grosse que le boeuf américain. Ca fonctionne pas vraiment mais c'est très rigolo comme la voiturette des héros défonçant un hall pour mitrailler à tout va des douzaines de figurants avant de se réfugier dans un ascenseur, au grand mépris des impacts de balle, de la cohérence et des lois de la physique de manière générale. C'est encore plus le bordel lors du crash de l'hélico qui défonce allégrement tout un étage tel une folle bille de flipper, rebondissement en tout (non)sens.
Dans l'ensemble, les scènes d'actions de manquent pas durant la seconde moitié et elles s'avèrent très fun, pour peu qu'on aime les accélérés et les chorégraphies très découpées et improbables de Corey Yuen. Curieusement, c'est sans doute Jackie Cheung (et sa vraie doublure) qui a droit au meilleur combat avec un final excellent et très inventif. Jet Li possède deux bonnes séquences mais elle se révèlent moins marquantes et moins bien mise en boîte.

Quand on sort des fusillades et des bastons, on se rappelle rapidement que Wong Jing est quand même le réalisateur et le scénariste et qu'il faut se farcir un humour bien gras (qui fonctionnent épisodiquement comme le duo Jackie Cheung & Wu Ma ou les piques envoyés à Jackie Chan), des sous-intrigues pathétiques (la journaliste) et une direction d'acteurs à la ramasse.
Enfin, il ne faut pas non oublier qu'on est à Hong-Kong dans les années 90 et qu'il n'y a aucun problème à faire exploser un bus rempli d'enfants, à enchaîner des gags neuneus, des gunfights explosifs, du cabotinage pré-ado, de la violence fulgurante (mains tranchés, exécutions froides, corps explosés ou hachés par l'hélico...). Ça surprend encore aujourd'hui pour un production qui s'essaye au blockbuster international.

Je pense que la majorité du public occidental qui s'attendait à Jet Li habituel a pas du comprendre ce qui lui arrivait... Pour ma part, le port-nawak de la seconde moitié m'a vraiment bien éclaté !