Ouah, c’était compliqué ! Sans déconner les gars, c’était dingue. Memento, c’était un des derniers Nolan que j’avais pas vu. Je l’ai loué en DVD et au moment de le regarder, j’étais super fatigué. Je craignais de rien piger au film et d’avoir un avis faussé à cause de ma fatigue (et dieu sait que ça m’est arrivé plusieurs fois). Du coup, j’étais partagé entre la peur de n’être pas prêt pour voir Memento et l’excitation à l’idée de me faire surprendre une nouvelle fois par Christopher Nolan.
Parce que oui, Christopher Nolan est mon réalisateur préféré, je vous l’avait pas dit ? Chacun de ses films est une expérience cinématographique rare. Entre l’incroyable trilogie de Dark Knight, le spectaculaire Inception ou le dantesque Interstellar, je n’ai jamais été déçu par le travail de ce gars.
J’étais d’autant plus excité à l’idée de voir ce film lorsque je voyais toutes les critiques élogieuses un peu partout. Au final ?
C’était une expérience cinématographique intense. C’était un film comme j’en avais jamais vu dans ma vie, un film spectaculaire. Spectaculaire de par son scénario, son montage, sa tension, Memento est une claque.
Comme je l’ai dit, ce film est compliqué. En même temps, c’est Nolan, avec lui, il me faut généralement deux visionnages minimums pour comprendre l’ensemble de son film. Tout le génie de Memento réside dans sa structure narrative et son montage. Le film commence par la fin et on remonte petit à petit le temps. La fin du film, c’est le début en fait. On suit un gars, Leonard, victime d’une amnésie qui lui fait oublier ce qu’il a fait quinze minutes plus tôt. En gros, à chaque fois que le gars est victime d’un coup d’amnésie, la séquence prend fin et on remonte la temps une nouvelle fois. Le tout, entrecoupé de séquences en noir et blanc très explicative mais intéressantes.
Tout le long du film, il faut se souvenir de ce qu’il se passe à la fin pour comprendre les indices que Nolan parsème un peu partout. Au début du film, le personnage de Guy Pearce (Leonard donc) a tous les indices en main. Et plus on avance dans le film (donc on remonte dans le temps), plus on découvre comment Leonard s’est procuré ses indices, d’où viennent les photos qu’il prend et surtout, les véritables relations qu’il entretient avec les autres personnages.
Et c’est juste énorme. Un peu à la manière d’Inception, c’est le genre de film où il faut rester concentré jusqu’au bout. Parce que si vous avez ne serait-ce qu’une simple minute d’inattention pendant votre visionnage, vous allez être largué parce que vous aurez manqué un indice primordial pour la suite du film. Et le fait qu’il faut se concentrer à fond sur le film, c’est le meilleur moyen d’être immergé dans l’histoire, et ça Nolan l’a parfaitement compris.
Oubliez les films de Nolan avec de l’action à fond, oubliez les effets spéciaux surprenant de ses derniers films. Dans Memento, il n’y a presque pas d’action, juste du dialogue, de la réflexion, et une voix off absolument parfaite. Ici, la voix off ne s’adresse pas au spectateur, c’est simplement Leonard qui se parle à lui-même, qui réfléchis. On sait ce qu’il pense. Il y a un passage où il court et d’un coup, il perd la mémoire. Et là, il réfléchit : « qu’est-ce que je suis en train de faire, est-ce que je poursuis cet homme ? Ou c’est lui qui me poursuit ? ». Ce que je trouve d’énorme, c’est que les réflexions de Leonard deviennent nos réflexions à nous, spectateur tentant de recoller les morceaux.
Quand je regarde Memento, j’ai l’impression que je suis face à un film sans faille, sans aucune incohérence dans un scénario quasi-parfait qui joue avec son spectateur et qui prend un malin plaisir à nous faire réfléchir, et ce, jusqu’au bout. Même après le générique, j’étais encore en train de réfléchir. Je me demandais qui disait la vérité, si Leonard avait réellement atteint son objectif, et si ce que je venais de voir était vrai.
Memento est le genre de film qui hante votre tête pendant des jours tellement il vous a fasciné par sa complexité et sa maîtrise. Putain, c’est que le deuxième film de Christopher Nolan et le gars impose déjà son style et nous pond un des scénarios les plus génial que j’ai vu de ma vie. Franchement, ce film me conforte dans l’idée que Christopher Nolan est le meilleur réalisateur du monde. Plus le temps passe, et plus j’en suis persuadé.

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le 27 août 2017

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James-Betaman

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