Memoir of a Snail
7.8
Memoir of a Snail

Long-métrage d'animation de Adam Elliot (2024)

C'est un lundi soir de la semaine du festival international d'animation d'Annecy que je me hasardais au cinéma excentré Le Mikado, alors que broyais mélancoliquement l'agacement de m'être bouché l'oreille la veille du début du festival, me retirant la moitié de mon ouïe et me rendant incapable d'avoir des interactions un minimum développées puisque j'entendais très forte ma voix intérieur tandis que j'essayais péniblement de déchiffrer les propos de mes interlocuteurs.

J'arrivais ainsi dans la salle après avoir avalé un pauvre taboulé du carrefour city (l'enseigne ne proposant aucun autre repas frais sans viande), et m'installais sur au premier rang sur une des dernières places disponibles de la salle, dans un sentiment désabusé.

Les premières secondes d'un film sont toujours importantes : elles donnent le rythme, l'esthétique, la sonorité, en quelques sortes le parfum du film qui souvent me laisse déjà apercevoir l'appréciation que je vais avoir du film à sa fin. Rien ne semble joué et pourtant tout est déjà là sans que l'intrigue du film n'est encore été posée. Le film que j'ai vu ce soir-là, d'abord par le générique puis par la voix-off de Grace qui ouvre l'histoire, me fait l'effet d'une chose que l'on aime tellement que l'on ne peut en parler que par détours ; de ces premières secondes jusqu'au générique final j'étais absorbé au point que j'aurai cru entendre à nouveau normalement. En suivant Grace et son histoire j'avais le sentiment de toucher la personnalité profonde et intimiste d'une personne qui me ressemblait ou à laquelle je m'identifiais, dans le parfum d'une authenticité qui ne trompe pas.

Je ne suis pas du genre à regarder les films en les intellectualisant, malgré tout ce que je regarde, ou alors j'en suis au moins capable quand un film ne m'a pas particulièrement touché. Sinon je ne regarde un film qu'avec mes émotions, et Memoir of a Snail m'a sans doute touché d'une telle puissance que je n'ai pu m'empêcher d'en parler à chacun de mes interlocuteurs durant le reste du festival, malgré mes conversations laborieuses.

C'est en terminant le festival que j'ai pu voir que le nouveau film d'Adam Elliot venait de gagner le Cristal, prix ultime, et je suis heureux de voir que film a autant plus à d'autres. Je me prépare à présent sagement pour sa sortie en France, afin d'assaillir tous mes amis d'incitations à aller voir ce superbe film.

MrJackTorrance
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films d'animation (dessins, 3D etc.) et Les meilleurs films du festival d'Annecy 2024

Créée

le 16 juin 2024

Critique lue 43 fois

MrJackTorrance

Écrit par

Critique lue 43 fois

D'autres avis sur Memoir of a Snail

Memoir of a Snail
Youdidi
8

The snail of us

L'animation stop motion a cette particularité de prendre forme à travers un réel (littéralement) palpable, et d'être un médium qui nécessite beaucoup de temps. Pourtant, rares sont les films à...

hier

Du même critique

Marlowe
MrJackTorrance
6

Capitaine Marleau

De beaux plans, les décors d'un milieu riche derrière le cinéma de Los Angeles, une très agréable bande originale... C'est à peu près tout ce qui m'a marqué dans ce film.Marlowe est un enquêteur...

le 12 août 2023

7 j'aime

3

Ce plaisir qu'on dit charnel
MrJackTorrance
8

Un questionnement sur le patriarcat

Je n’ai pas besoin de regarder les critiques pour deviner les reproches portés à ce film. Pourtant, j’ai beaucoup aimé.Au début j’ai pensé que c’était un drame romantique cliché mais agréable à...

le 3 août 2022

6 j'aime

2

Police frontière
MrJackTorrance
8

Encore une très grande surprise dans la filmographie de Jack Nicholson

A chaque fois que je découvre un film avec Jack Nicholson, je pense avoir vu les meilleurs et je m’attends à un film moyen. Mais décidément ! Une fois de plus, c’est une surprise que je ne regrette...

le 21 août 2022

3 j'aime

2