A chaque fois que je découvre un film avec Jack Nicholson, je pense avoir vu les meilleurs et je m’attends à un film moyen. Mais décidément ! Une fois de plus, c’est une surprise que je ne regrette pas !
Police frontière (ou The Border), réalisé par Tony Richardson, raconte une histoire terrible sur l’immigration mexicaine et les trafics illégaux. Jack Nicholson joue un policier de Californie muté au Texas qui se retrouve confronté à une police partiellement corrompue. Harvey Keitel, son nouveau voisin et collègue, cherche à le convaincre de participer à cette corruption pour se sortir de sa situation précaire, celle-ci d’autant plus plombée par son épouse qui dépense un argent que leur ménage n’a pas. Mais c’était sans compter sur l’empathie du californien pour les atrocités vécues par les mexicains, constamment arrêtés, déportés et parfois même tués. Il se prend notamment d’affection pour une jeune mexicaine et son enfant, qui va donner à Charlie (J. Nicholson) une raison de s’opposer au système dans lequel il se trouve.
Police frontière est un film terriblement touchant. Il dépeint une situation politique ignoble des années 80 mais malheureusement toujours actuelle, dans laquelle Jack Nicholson interfère contre toute logique, donnant un minime espoir aux victimes. Quand la jeune clandestine cherche à savoir pourquoi il fait ça, si ce n’est pas par désir sexuel ou amoureux, il répond : « je voulais faire quelque chose bien, une fois dans ma vie ». Cette phrase résume parfaitement le personnage : ce n’est pas un héros ou un bon samaritain, mais simplement un homme perdu dans sa vie, dans son travail, dans son ménage, dans sa société…
J’ai vu que les notes n’étaient pas aussi élevées que la mienne, mais les émotions que procurent ce film, d’ailleurs très bien réalisé et rythmé, ajoutées d’une nouvelle prestation encore différente et toujours brillante de Nicholson, me font penser qu’un 8 est complètement légitime.
Parfois il ne faut pas de scénarios retournants ou de style excellent, mais simplement d’une histoire émouvante autour d’un problème politique et social encore majeur au moment où j’écris cette critique.