The snail of us
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C'est un lundi soir de la semaine du festival international d'animation d'Annecy que je me hasardais au cinéma excentré Le Mikado, alors que bouillait mélancoliquement l'agacement de m'être bouché l'oreille la veille du début du festival, me retirant la moitié de mon ouïe et me rendant incapable d'avoir des interactions un minimum développées puisque j'entendais très forte ma voix intérieur tandis que j'essayais péniblement de déchiffrer les propos de mes interlocuteurs.
J'arrivais ainsi dans la salle après avoir avalé un pauvre taboulé du carrefour city (l'enseigne ne proposant aucun autre repas frais sans viande), et m'installais au premier rang sur une des dernières places disponibles de la salle, dans un air désabusé.
Les premières secondes d'un film sont toujours importantes : elles donnent le rythme, l'esthétique, la sonorité, en quelques sortes le parfum du film qui souvent me laisse déjà apercevoir l'appréciation que je vais avoir de celui-ci à sa fin. Rien ne semble joué et pourtant tout est déjà là sans que l'intrigue du film ne soit encore posée. Le film que j'ai vu ce soir-là, d'abord par le générique puis par la voix-off de Grace qui ouvre l'histoire, me fait l'effet d'une chose que l'on aime tellement que l'on ne peut en parler que par détours ; de ces premières secondes jusqu'au générique final j'étais absorbé au point que j'aurai cru entendre à nouveau normalement. En suivant Grace et son histoire j'avais le sentiment de toucher la personnalité profonde et intimiste d'une personne qui me ressemblait ou à laquelle je m'identifiais, avec une authenticité qui ne trompe pas.
Je ne suis pas du genre à regarder les films en les intellectualisant, malgré tout ce que je regarde, ou alors j'en suis au moins capable quand un film ne m'a pas particulièrement touché. Sinon je ne regarde un film qu'avec mes émotions, et Memoir of a Snail m'a sans doute touché d'une telle puissance que je n'ai pu m'empêcher d'en parler à chacun de mes interlocuteurs durant le reste du festival, malgré mes conversations laborieuses.
C'est à la fin du festival d’Annecy que j'ai pu voir que le nouveau film d'Adam Elliot venait de gagner le Cristal, prix ultime, et je suis heureux de voir que l’œuvre a autant plus à d'autres. Je me prépare à présent sagement pour sa sortie en France, afin d'assaillir tous mes amis d'incitations à aller voir ce superbe film.
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le 16 juin 2024
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