Imaginez, vous êtes Rob Marshall, vous êtes en train de manger des sushi à Los Angeles, vous vous dites que c'est sacrément bon quand même, que franchement les chinois ils sont forts, et là vous vous décidez à faire un film jap. Enfin sur la culture jap. Mais pas sur les sushi, faut que ça fasse des pépettes quand même ce film, faut trouver un sujet plus sexy. Ah tiens, y a déjà un autre 'ricain qui a sorti un roman sur les geisha, y a plus qu'à adapter !
La recette de la réussite
1 - Prenez des acteurs asiatiques mais tout sauf nippons (suffit juste d'être bridés, le public n'y verra que du feu), faites-les parler anglais, le tout produit par Hollywood, dans un studio d'Hollywood.
2 - Plutôt que de traiter en profondeur les différents aspects de cette tradition qui s'inscrit dans la culture japonaise, survolez les personnages et remâchez bien les dialogues pour donner l'impression qu'ils sont libres de droits.
3 - Mettez l'accent sur une love story surfaite, un crêpage de chignon perpétuel entre les actrices digne des pires teen movies.
4 - Faites ensuite avaler au spectateur le plus de termes et rituels relatifs à l'activité d'une geisha pour lui rappeler que vous avez fait vos devoirs. Attention toutefois à passer un temps minime voire inexistant sur les scènes qui dépeignent ou auraient pu dépeindre réellement l'ambiguïté de ces coutumes, permettant au spectateur de rentrer enfin dans les coulisses de ce pourquoi il était venu en premier lieu. Car n'oubliez pas que le Public avec un grand P veut voir de la geisha en tenue, mais avant tout du crêpage de chignon et de la love story revomie.
5 - N'hésitez pas à faire traîner en longueur cette histoire d'amour creuse et vaine, sans jamais la traiter.
6 - Ne lésinez surtout pas sur les costumes et les décors, et pensez à pondre une photographie pasteurisée ; on est à Hollywood quand même, question de réput.
7 - Enfin, inutile de vous rappeler d'oublier l'importance du scénario, le spectateur n'aime pas ça, tout ce qu'il veut c'est de la jap en kimono qui se peinturlure, alors y a plus qu'à.
Franchement, xiexie Rob, Steven et toute la prod ! Ce film, c'est la définition même du japonais à volonté : tenu par des chinois, sans saveur, on vous gave pendant si longtemps et avec tant de fèces que vous en ressortez malades (c.f. brochettes boeuf fucking fromage, une autre abomination qui mérite sa critique).