Tous grands et grandes actrices qui veut prouver à tout le monde son talent passent par la case des petits films indépendants. La jeune Alicia Vikander, fraîchement débarquée de sa Suède natale et qui a explosé durant l'année 2015 avec des films comme Agent UNCLE, The Dannish Girl passe donc par cette case en acceptant de jouer dans ce film, le premier de James Kent, un habitué des films documentaires. Pour ce film, le réalisateur a choisi de mettre en scène le livre très célèbre de Vera Britain nommé Testament of Youth, un best-seller que la jeune femme a écrit pour raconter son histoire pendant la première guerre mondiale. Retour donc sur un film touchant et prenant aux tripes.
James Kent étant habitué au plan réaliste puisqu'il filme de manière récurrente des documentaires. Il y a donc dans son premier film une notion de réalisme à toute épreuve. Le réalisateur nous propose un très beau spectacle, sans artifices, jouant sur une pureté scénaristique et des acteurs au sommet de leur art. Je suis friand des films d'époques comme celui-ci. Il y a un autre point fort dans ce film: très souvent, la difficulté majeure de ce genre de film est de trouver le juste milieu entre les images choquantes et la tension dramatique. James Kent parvient à trouver ce juste milieu grâce à des cassures de l'ordre établit. Le film suit parfaitement l'histoire de Vera Britain. On a une évolution de tension durant tout le film: on démarre par des scènes d'innocence, on découvre la jeunesse du personnage puis, au fur et à mesure, le réalisateur amène le sujet tabou de la guerre et fait monter la tension dramatique à travers le regard du personnage de Vera Britain et du jeu d'Alicia Vikander.
Comme je le disais précédemment, James Kent peut compter sur un casting de jeunes acteurs très costauds. Nous avons dans les rangs: Alicia Vikander donc, Kit Harrington, Taron Egerton et Colin Morgan, tous des acteurs très connus pour un rôle précis et qui parviennent à donner une autre image de leur jeu d'acteur. Mon coup de cœur est pour Taron Egerton, le jeune homme que nous avons tous découvert dans Kingsman et qui a donné une performance sublime dans Eddie the Eagle continu son chemin à travers des rôles divers et variés ce qui lui permet d'avoir une belle palette de rôle à son actif. C'est vraiment l'avenir du cinéma anglais, peut-être un futur Bond.
Pour ce qui est de Kit Harrington et Colin Morgan, tous deux très connus pour leur rôles dans les séries Merlin et Game of Thrones, je ne les avais jamais vu dans autres choses que dans leurs rôles sur petit écran. Dans ce film, je les ai trouver bon même si j'ai beaucoup de mal avec la voix française de Kit. Il n'empêche qu'ils n'ont pas encore le niveau que Taron Egerton possède actuellement.
Mais la véritable révélation du film, si on peut parler de révélation, c'est bien sur Alicia Vikander. Elle qui était plutôt habituée aux rôles physiques, parvient à rendre au personnage de Vera Britain, la force du combat qu'elle a mené durant toute sa vie pour le pacifisme. Bien sur, il faut encore qu'lle progresse sur certains niveaux, mais pour le point de vue dramatique, je trouve qu'elle s'en sort à merveille dans ce rôle qui est loin d'être facile à jouer. De plus, on sent de la complicité avec Taron Egerton, ce qui est un plus puisque ce dernier joue son frère.
Voilà donc pour la casting du film. Revenons maintenant sur la mise en scène et les différentes méthodes utilisées par la réalisateur pour rendre ce film unique.
Comme je le disais, James Kent a choisi de privilégié le côté dramatique du film plutôt que de montrer les aspects horribles de la guerre. Ainsi, vous ne verrez pas d'affrontement entre des soldats ou bien des bombardements. Cela permet de différencier ce film d'autres films que l'on connaît tous. Par contre, l'oeuvre de Vera Britain est loin d'être dépourvue de violence et de passage très délicat. Ces passages font la force du film, et James Kent a choisi de les mettre en avant de manière simple. Aucune image n'est là pour choquer de manière à dégoûter mais plutôt pour mette à mal à l'aise par rapport aux atrocités que Vera Britain a vu.
Majoritairement, James Kent utilise des plans simples, il ne cherche pas la complication et pose sa caméra dans décors naturels et utilise beaucoup de plans fixes ce qui créé un univers dans lequel les personnages évoluent. C'est une technique simple mais efficace qui permet de faire des enchaînements de dialogue entre les personnages et donc, la fluidité du film est préservée.
Bilan
L'heure est donc au bilan pour Mémoire de Jeunesse de James Kent. Le film est une franche réussite. Je ne connaissais pas l'histoire de Vera Britain mais à travers ce film, j'ai donc appris à connaître ce personnage de femme forte qui a lutté pour le pacifisme. Interprété de très belle manière par Alicia Vikander, Mémoire de Jeunesse rempli parfaitement son contrat et nous offre un vrai portrait de la vie de Vera Britain. Un excellent film d'époque, touchant et prenant qui ne m'a pas laissé indifférent.