Memories de Katsuhiro Ōtomo (le papa d'Akira et Steamboy) vaut surtout pour son premier segment, segment scénarisé comme par hasard par le génial et tant regretté Satoshi Kon. Ces trois histoires sur fond de science-fiction, n'ont aucun liens entre elles et sont complètement déconnectées. Les trois segments peuvent donc être vues individuellement et dans n'importe quel ordre ... c'est un peu dommage !
Par contre, ce sont trois moyens métrages (40 minutes chacun) d'une grande richesse visuelle, ça fourmille de détails dans les dessins et dans l'animation ... c'est vraiment la grande force du cinéma de Katsuhiro Ōtomo. Chacun des "Souvenirs" explore un thème différent, le seul lien étant le thème de science-fiction.
Le premier segment Magnetic Rose traite le sujet de la mémoire, sujet favoris de tous les films de Satoshi Kon, ce n'est donc pas étonnant de reconnaître sa patte si singulière. Alors ça commence comme un film de science-fiction spatial à la Alien pour finir en film d'horreur d'histoire de fantôme et de maison hantée hallucinatoire très intense.
Le second segment Stink Bomb est très étrange, une histoire d'épidémie bactérienne mortelle et qui "pue" (c'est franchement ridicule en y réfléchissant), accompagnée d'une musique reggae qui renforce le décalage de la chose. C'est assez original et divertissant, et surtout franchement drôle.
Le troisième et dernier segment "Cannon Fodder" est le plus beau sur le plan visuel, 40 minutes d'un long plan séquence qui a visiblement demandé énormément de travail. Par contre c'est aussi le moins intéressant des trois segments, qui sur le fond n'égale vraiment pas la forme. On est là face à une simple histoire d’effort de guerre sur fond de propagande, un sorte d'hommage à Metropolis.
Bref, les trois segments de Memories sont très expérimentaux. Les deux premiers sont clairement les plus intéressants, surtout le premier en fait (Satoshi Kon oblige) et le dernier se laisse regarder, surtout pour sa prouesse technique. Memories est une expérience intéressante, intrigante, voire carrément visionnaire ... mais inégale !